La position de monopole dans le transport universitaire, offerte à un opérateur privé, a fini par produire son effet dévastateur sur les étudiants qui n'ont pas pu rejoindre, hier matin, leurs amphis à cause de l'arrêt des bus appartenant à l'homme d'affaires Tahkout, placé sous mandat de dépôt, hier, sur ordre du juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed (Cour d'Alger) ainsi que des membres de sa famille, suspectés d'être impliqués dans plusieurs affaires liées à l'obtention d'indus privilèges. Le monopole détenu par Tahkout, sur ce service public extrêmement sensible, s'étend à quasiment à toutes les villes universitaires du pays. C'est donc, le bon fonctionnement des universités et instituts d'études supérieures, qui a été paralysé par cette grève qui ne dit pas son nom. La cause de cette situation préjudiciable aux étudiants, et dont les pouvoirs publics devront très rapidement tiré toutes les leçons, serait une grève déclenchée par les employés du Groupe Tahkout en réaction à l'arrestation de leur patron mais selon d'autres informations publiées sur des sites électroniques, les chauffeurs ont été empêchés par des membres du Groupe Tahkout, de conduire les bus et de transporter les étudiants vers leurs lieux d'études. Les mêmes sources indiquent que l'Office national des œuvres universitaires (ONOU) a déposé plainte en référé contre cette action qui a pris les étudiants en otage, dans le contexte particulier de la fin de l'année marquée par le déroulement des examens universitaires. La situation créée aux étudiants est aggravée par l'arrêt de travail observé simultanément par l'entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA), sur la base d'une allégeance commune dont la nature reste à déterminer. Selon certains échos, l'action simultanée de ces deux entreprises de transport chargées d'assurer un service public, aurait une connotation politique liée à la mesure prise par la justice à l'égard de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout. Un grand nombre d'étudiants ont été déjà pénalisés par la longue grève déclenchée en appui aux manifestations populaires qui se déroulent depuis le 22 février, chaque vendredi, à Alger (Grande Poste) et dans plusieurs autres grandes villes du pays, et ponctuées le mardi par des marches d'étudiants à Alger et quelques autres villes universitaires. La grève des étudiants, très inégalement suivie selon les filières, a pris fin à des dates différentes en fonction également des filières, mais après l'Aïd, les derniers grévistes ont repris le chemin des amphis. Le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a décidé de rattraper le retard dans les cours, occasionné par cette grève, en prolongeant l'année universitaire 2019 jusqu'au 31 juillet 2019.