Le système financier algérien a été perverti par la cupidité du pouvoir qui l'a manié à sa guise depuis plusieurs années, sans rendre de compte. La mise en veille de la Cours des comptes à faciliter l'exploitation et l'étatisation du système bancaire au profit des donneurs d'ordres, sous la tutelle de l'ex premier ministre Ahmed Ouyahia, qui répond actuellement de ses actes devant la justice. Le gouvernement actuel tente de rectifier la tire à travers des ajustements structurels visant particulièrement la sauvegarde du système économique et la souveraineté des entreprises économiques qui ont pâti de la situation. Le premier ministre, Noureddine Bedoui, cherche des solutions et des alternatives auprès des entreprises pour pallier à leurs difficultés tant structurelles que financières. En absence de ressources financières avérées, le gouvernement pourrait se retrouver face au dilemme de recourir à l'aide du Fonds monétaire international (FMI). Ce qui n'est pas à exclure vu l'état de santé des finances du pays, sans verser dans la littérature économique. Vaut mieux tard que jamais, le gouvernement tente de corriger le dysfonctionnement car la conjoncture actuelle impose une restructuration urgente de certains secteurs économiques, en souffrance. Le recourt à la planche à billet pour financer l'économie nationale a affecté ses équilibres fondamentaux et il est impératif d'engager une réforme réelle et sérieuse du secteur économique, en berne. La première étape à promouvoir est de réviser les réglementations juridiques de certaines instances et activités qui représentent des failles et encourent des risques d'effondrement ou de récession. Les déboires financiers du pays ont commencé avec la modification de la loi sur la monnaie et le crédit qui a permis au Trésor public de puiser de la Banque centrale pour faire face à ses déficit. Renvoyant ainsi le système bancaire à celui d'avant son indépendance. Il a été étatisé pour répondre aux besoins du gouvernement qui cherchent après l'échec de sa stratégie du développement économique des alternatives financières, sans prendre en compte l'évaluation des risques. Négligent ainsi le rôle principal de la Banque d'Algérie qui s'est inclinée devant la volonté des dirigeants et a approuvé l'actionnement de la planche à billets avec tous les risques durables sur l'économie national, notamment, en absence de sources de financements propres, sacrifiant une fois de plus la valeur de la monnaie nationale, privée de son droit à la convertibilité. L'objectif de la mise en marche de la planche à billets était de venir en aide au Trésor public, déficitaire et qui a déjà épuisé les ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR), créé uniquement pour les situations d'urgence. Egalement soutenir l'entreprise publique e, difficultés financières, menacées de fermeture. L'action s'est traduite principalement par une injection massive et directe de tout l'argent imprimé pour le financement des investissements assignés aux entreprises publiques et des banques publiques menacées de banqueroute. Des institutions asservies en absence de cadre juridique solide et efficace pour agir en temps de crise. Pour remédier à la situation, le gouvernement conduit par Bedoui s'attribue le devoir de recadrer juridiquement toutes les activités économiques et projets susceptibles d'endurer davantage les conséquences des anciennes décisions. Un recensement de ces organismes s'impose. C'est ce qui a été convenu lors de la réunion du Conseil interministériel consacrée à la mise en place d'un organe gouvernemental chargé du suivi des activités économiques et de la préservation des outils de production et des postes d'emploi. Un exposé détaillé sur les entreprises souffrantes des mesures conservatoires a été présenté par le ministre des Finances, Mohamed Loukal, désigné pour le suivi et de la proposition de mesures pratiques pour la préservation de ces entreprises et de leurs postes d'emploi. Sachant M. Louka était celui qui avait approuvé à l'époque l'actionnement de la planche à billets comme étant une solution à la crise. Le gouvernement s'engage à reprendre le financement de l'ensemble des projets publics structurés en cours de réalisation, encore une décision arbitraire et conjoncturelle. Pour ce faire un recensement concernant ce volet devrait être réalisé sans trop tarder et examiné au cas par cas, la situation de toute entreprise de production et proposer les mesures pratiques et juridiques y afférentes. Comment le gouvernement pourrait-il garantir le fonds nécessaire pour financer son action, sachant que le Trésor public est déficitaire et le FRR est en épuisement, alors que les recettes pétrolières en régression. Va-t-il recourir une fois de plus aux services du Fonds monétaire international (FMI), comme alternative ?