Pour le Madagascar, le rêve s'est arrêté en quarts. La Tunisie a battu les Zébus (3-0), jeudi au Caire, pour aller dans le dernier carré de la CAN pour la première fois depuis 2004. Ne gagner aucun match de poule, passer le 8es de finale aux tirs au but, être peu réactifs pendant 45 minutes face aux Malgaches... Les Aigles de Carthage n'ont rien survolé depuis le début du tournoi, mais les voilà en demies, face au Sénégal, dimanche. Leur parcours contraste avec la portée historique de leur exploit : jusque-là, les Tunisiens avaient buté cinq fois en quarts en quinze ans, depuis l'année de leur unique titre, remporté à domicile. Ce succès brise la malédiction et met en route la machine à rêves. «C'est un grand soulagement, car c'était notre premier objectif. Ça faisait longtemps. Aujourd'hui, on écrit un peu l'histoire de la Tunisie», a réagi Naïm Sliti. L'équipe d'Alain Giresse a réussi sa meilleure période en Egypte au retour des vestiaires, concrétisée par des buts de Ferjani Sassi (52'), Youssef Msakni (60') et du Dijonnais (92'). Une simple réaction d'orgueil, ou une vraie montée en puissance ? Face aux Zébus, les Tunisiens ont semblé dépendre d'exploits individuels de Wahbi Khazri ou du capitaine Youssef Msakni pour débloquer la situation. Mais la suite a donné de l'espoir : bien en place, ils ont profité de la baisse de régime physique de leurs adversaires pour planter leurs griffes. Surtout, les trois buts marqués ont redonné confiance à des attaquants jusque-là critiqués. Le coach des Zébus Nicolas Dupuis a surtout retenu «l'organisation tactique» des Aigles de Carthage. «On n'était pas habitués à ces organisations-là, à ce talent collectif», reconnaît le Français. «On n'a pas volé notre qualification. Elle est méritée», souligne Giresse. «Maintenant, on veut aller le plus loin possible», poursuit-il, alors que s'avance le Sénégal qu'il a coaché durant la CAN-2015. C'est un coup du sort qui les a lancés sur la voie des demies : une frappe de Sassi déviée par le défenseur Thomas Fontaine, impuissant. Sur le second but, Msakni suit bien une frappe de Khazri mal repoussée par le gardien des Zébus Melvin Adrien, pour clore l'affaire. Ces deux actions résument bien la rencontre de Madagascar, que la réussite aura fui cette fois-ci. Le dijonnais Naïm Sliti a célébré le troisième but, à la conclusion d'un contre qui a mis fin aux rêves malgaches. Mais pour les Tunisiens, tout reste possible.