Le «Hirak» auquel participent depuis le 22 février 2019 les algériens tous sexes, âges et situations sociales confondus, a réussi le pari de redonner aux citoyens le goût de la politique. Les algériens qui depuis deux décennies manifestaient une désaffection de la chose politique, se sont alignés sur ce rendez-vous. Pour l'heure, tous les regards convergent vers l'Egypte où les verts sont appelés vendredi prochain à consolider leur bonne prestation. Elle doit leur permettre de décrocher le trophée de cette CAN, le 2ème du genre pour l'Algérie. Il y a cependant, cette forte mobilisation que l'on observe avec la grande opération de nettoyage lancée par la justice algérienne. Elle a permis de déterrer des délinquants en col blanc principalement issus du FLN et du RND. D'où l'orientation généralisée des discussions engagées partout sur les lieux de travail, dans les quartiers et autres lieux de rencontre, quand à l'élection d'un président issu véritablement du cercle démocratique. C'est ce que laisse entrevoir l'appel de Abdelkader Bensalah pour la mise en place d'un processus du dialogue inclusif que conduiront des personnalités politiques. Ces dernières devraient être connues dans les prochains jours. Ce que souligne, du reste, un communiqué de la présidence de la République. Ce dernier fait, également, état d'une audience qu'aurait accordée le chef de l'Etat au Premier ministre Nouredine Bedoui. La rencontre a permis aux deux responsables d'évaluer la situation politique à la lumière de l'approche déclinée dans le discours de AEK Bensalah prononcé à la veille de la commémoration de la fête de l'indépendance et de la jeunesse. Evaluation également des mesures que l'Etat envisage de mettre en place pour accompagner le processus de dialogue inclusif. Celui-ci vise l'organisation de l'élection présidentielle «via un processus qui sera conduit par un panel de personnalités nationales probes, indépendantes et crédibles dont la composante, actuellement objet de contacts et de consultations, sera connue incessamment». Dans ce contexte, le chef de l'Etat a mis en avant la nécessité de faire prévaloir le dialogue et l'intérêt suprême du pays en interagissant avec les différents partenaires sociaux dans tous les domaines. De réactiver aussi les mécanismes d'action de proximité pour la prise en charge des préoccupations des citoyens et des intervenants sur tout le territoire. Pour l'heure même si la date de cette élection présidentielle n'est toujours pas connue, l'on cite dans les discussions ceux parmi les éventuels candidats dont le nom ne doit en aucun cas être assimilé à l'ancien régime. Et d'autres, dont la candidature pourrait influencer le dénouement de cette élection. C'est dire que la tempête générée par le «Hirak» et la marche des étudiants chaque mardi semble s'être calmée. Et pourtant, cette élection représente de grands enjeux notamment en termes de développement économique du pays et de la poursuite ou non de l'opération nettoyage entamée depuis quelques mois. Elle a été ponctuée par la mise sous mandat de dépôt, contrôle judiciaire et autres mesures judiciaires appliquées à l'encontre de plusieurs principaux gestionnaires du secteur socioéconomique. Une chose est certaine, la prochaine campagne électorale qui précédera l'élection présidentielle sera essentiellement orientée sur la corruption. Cet aspect est largement débattu dans tous les milieux où ce fléau à l'origine de la ruine du pays tout au long de ces dernières années est sur toutes les lèvres. Dans leurs interventions respectives, Bensalah et Bedoui ne l'ont pas abordé même si bon nombre de ceux dont ils étaient proches à des postes de décision sont actuellement incarcérés. Dans le milieu populaire, l'on affirme qu'au-delà des juges enquêteurs mis en place par la justice, l'armée doit poursuivre son accompagnement à cette lutte. De ce côté, engagement est pris de veiller au respect des lois de la République et que l'on n'interviendra pas dans le fonctionnement des institutions. Rappelons que le précédent président de la République Abdelaziz Bouteflika avait été contraint à démissionner après une purge entamée sous la pression populaire au sein de différentes institutions de la République. Depuis, ce sont Abdelkader Bensalah désigné chef d'état par intérim et Noureddine Bédoui Premier ministre en charge d'un gouvernement, qui assurent la gestion du pays.