Les révélations qui font mal à ceux qui pensaient que l'Algérie n'aurait pas le titre de champion d'Afrique. Des noms critiqués hier, sont aujourd'hui au devant de la scène. «On ne choisit pas des noms à la place des professionnels pour se lancer dans des analyses». Les consultants sont devenus des acteurs incontournables de nos soirées devant les rencontres et les émissions de football. Mais voient-ils justes ? Rais M'bolhi : la confirmation avec ses 660' de jeu Le gardien des Verts. Un homme qui a beaucoup chômé durant cette Coupe d'Afrique des nations, pas souvent sollicité, et lorsqu'il l'a été, c'était pour être mis à rude épreuve. Ce travail est le fruit d'une excellente défense dirigée par le maestro Belaili. Il a arrêté deux penaltys, ce qui a permis aux Algériens d'aller en finale. La CAF l'ayant bien noté, le désigne comme homme du match. Une désignation «confortée pas ses stats : 5 clean shets, 16 arrêts (meilleur total de la CAN), à égalité avec l'Egyptien Mohamed El-Shenawy et seulement 2 buts encaissés» Le défenseur central algérien : Aissa Mandi (57O') Un nom qui a fait l'objet de débats, voire de discussion sur les plateaux télés. Chacun, y compris ceux qui n'étaient pas en mesurer d'apporter une quelconque analyse, disait de lui qu'il ne pouvait faire partie de l'équipe de Belamdi. Le jour où il a été sélectionné, c'était, le robinet de la critique qui était ouvert. «On doutait de sa capacité à performer dans une défense à deux axiaux», soulignait la rédaction d'un journal africain. Belmadi, en fin connaisseur, préfère tourner le dos à quelques consultants et se confier à ses connaissances, et à celles de ses adjoints, en décidant de le garder, et ainsi faire taire tout le monde. «Avec en couverture et le plus rugueux Benlamri dans les duels, les Fennecs ont réussi à bâtir une paire complémentaire». Ismael Bennacer : la grande révélation (627' de jeu) A 21 ans, le futur joueur du Milan AC, désigné meilleur joueur du premier tour par le panel d'experts de la CAF de la CAN, termine meilleur passeur du tournoi ex-æquo avec l'Ivoirien Fanck Kessié. L'aventure est trop tentante pour qu'on ne veuille pas la saisir. Adlene Guedioura : le baroudeur du milieu (576' de jeu) Véritable baroudeur, infatigable, il retrouve sa place en sélection, et fait de cette CAN une parfaite réponse à ceux qui ne cessent de le critiquer. Quelques consultants sur les plateaux télés, avaient présenté ce joueur comme étant une erreur commise par Belmadi. Sauf que ce dernier ne sait pas trompé. Il le titularise lors des 7 rencontres de la CAN. Résultats, tous reconnaissent en lui un excellent joueur. C'est d'ailleurs l'avis des commentateurs européens. Guedioura est devenu malgré son âge, l'incontournable. Riyad Mahrez : le capitaine de bord (552') Il est le sauveur, voire même le héros de l'Algérie. Un coup franc qui place les Verts en finale. Un tir qui illustre sa performance, signé à la 94' contre le Nigeria. Lui aussi, longtemps, critiqué jusqu'à le qualifier de joueur «non indispensable». Aujourd'hui, comme par enchantement, ceux qui l'ont remis en cause reviennent à de meilleurs sentiments et le qualifient de héros. Belmadi intervient à son sujet, lors d'une conférence de presse animée avant le départ vers l'Egypte : «Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes passent leur temps à chercher la faille sur les plateaux de télévision. Ces gens ne font pas grand-chose pour aider et leurs interventions et analyses sont dictées par des règlements de comptes. C'est de la méchanceté gratuite car le joueur mérite plus d'égards car il peut, à lui seul, faire basculer un match. Il ne change pas son fusil d'épaule et défend son numéro 7. Il assure dans ce sens : «Comme je l'ai dit précédemment, Mahrez est un joueur qu'il faut aimer. Il faut qu'on fasse preuve de patience à son égard. Pour ma part, je fais mon travail. Je trouve qu'il est dommage de taper sur le joueur de cette manière alors que lui peut changer le cours d'un match». Youcef Belaïli : celui qui revient de loin (531') Qui aurait dit qu'il allait reprendre du service avec les Fennecs ? Difficile à le dire, puisque suspendu 2 années pour avoir consommé de la cocaïne (2015), Belaïli aura ainsi, durant cette CAN, était le véritable verrou de la défense. Il est le maître à bord de son territoire. Difficile de tromper sa vigilance. Son aisance technique et sa complicité avec Bounedjah ont fait déstabiliser les stratégies des sélectionneurs. Salué par les supporters et les techniciens, Belaïli mérite bien un grand bravo. Baghdad Boudjenanh : celui qui est constamment obsédé par les filets (523') «Yahoo» disait de lui, le 31 décembre 2018 : «Si Lionel Messi est le meilleur buteur de l'année civile pour ce qui est des footballeurs évoluant en Europe, un joueur a surpassé les 51 réalisations de La Pulga en 2018. Il s'agit de l'international algérien Baghdad Bounedjah, qui joue actuellement à Al Sadd (Qatar). Il pourra le raconter avec fierté à ses enfants, et même à ses petits enfants. Au terme de l'année 2018, Baghdad Bounedjah, avant-centre du club qatari d'Al Sadd et de la sélection nationale algérienne, aura été le seul joueur au monde à marquer plus de buts que le légendaire Lionel Messi. Le quintuple ballon d'Or (qui s'est classé seulement 5e des votes pour l'édition 2018 du trophée), n'a pourtant pas chômé, avec un total de 51 buts en 54 matches, club et Equipe nationale confondus. L'Argentin du Barça est tout simplement le meilleur buteur de l'année parmi les joueurs évoluant en Europe, pour la quatrième fois de sa carrière». Quand au journal le Figaro «en inscrivant le seul but de la finale de la CAN-2019 face au Sénégal (1-0), l'attaquant algérien a confirmé son talent, qui pourrait lui permettre d'évoluer en Europe dans quelques semaines... Sa panne soudaine l'avait mis en pleurs en quarts, son réveil opportun en finale a provoqué des larmes de joie éternelles. Baghdad Bounedjah, arme fatale des Fennecs en sommeil, a offert la deuxième étoile africaine de l'Algérie en inscrivant le but de la victoire contre le Sénégal. Près de 30 ans après le but décisif de Chérif Oudjani contre le Nigeria en 1990, année du premier titre continental des Fennecs, l'Algérie a enfin trouvé son digne successeur : un numéro 9 atypique, aux faux airs de mousquetaire avec sa moustache à la D'Artagnan, obsédé par les filets adverses. Youcef Atal : le virevoltant latéral (300') Coup dur pour les Fennecs. Alors que l'Algérie a battu la Côte d'Ivoire en quart de finale de la CAN (1-1, 4 tab à 3), l'un des enfants de Djamel Belmadi s'est vu, dès les premiers instants du match, sortir sur blessure, après avoir été touché à l'épaule droite. Malheureusement, il ne le retrouvera pas pour la fin de la compétition... Belmadi, lui, dispose de Mehdi Zeffane pour remplacer Atal et tenter de conduire les Fennecs vers leur premier sacre depuis 1990.