L'ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh, se trouve dans le collimateur de la justice dans le cadre de la lutte contre la corruption. Un communiqué du Procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed a fait savoir, mardi, que»conformément aux dispositions de l'article 11 alinéa 03 du Code de procédure pénale complété et modifié, le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed précise qu'en date du 23 juillet 2019, l'OCRC a été chargé d'ouvrir une enquête préliminaire à l'encontre du dénommé Tayeb Louh, ex-ministre de la Justice, concernant des faits à caractère pénal relatifs à la corruption». «Dans ce cadre, une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) a été émise à l'encontre du concerné, conformément à l'article 36 bis 1 du Code de procédure pénale», a ajouté le communiqué. On sait que l'Office central de la répression de la corruption (OCRC) est chargé de constater les infractions dans le cadre de la lutte contre la corruption avec la possibilité d'intervenir dans un territoire de compétences élargi au niveau national. Il est chargé aussi de procéder à des enquêtes sur des faits de corruption et d'en déférer les auteurs devant la juridiction compétente. Toutefois, on ne connait pas exactement ce qui est reproché à l'ancien ministre de la Justice. Il est utile de rappeler que le 17 juin dernier, au troisième jour de sa visite de travail et d'inspection à la 3e Région Militaire à Béchar, le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), avait affirmé qu'il était»clair aujourd'hui«au peuple algérien à travers tous ces dossiers présentés devant la justice qu'»il a été procédé par le passé et de manière délibérée, à la mise en place des conditions propices à la pratique de la corruption».»Il apparaît également à travers cela que ce qu'on appelait à l'époque réforme de la justice n'était malheureusement que des paroles en l'air et des réformes creuses qui, bien au contraire, ont encouragé les corrompus à persister dans leurs méfaits et ont été parrainés pour empiéter les droits du peuple et enfreindre les lois délibérément sans crainte et sans aucune conscience», avait déploré le chef d'état-major de l'ANP. Il avait, dans ce cadre, estimé que»l'heure des comptes est arrivé et le temps d'assainir notre pays de toute personne malhonnête qui s'est laissée tentée de troubler la vie quotidienne du peuple algérien par de telles pratiques, et de tout ce qui a obstrué les horizons face aux Algériens et semé la peur, voire le désespoir en l'avenir». En réponse à l'une des revendications du»Hirak«appelant à juger les corrompus, la lutte anti-corruption s'est soldée par la mise en détention provisoire des deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que d'anciens ministres et hommes d'affaires pour plusieurs chefs d'accusation dont»abus de fonctions«et»dilapidation de derniers publics». Hier, dans un entretien publié par l'APS, Noureddine Ayadi, secrétaire général à la présidence de la République, a fait observer que le Chef de l'Etat a»maintes fois souligné que l'aspiration légitime au changement a été pleinement entendue et qu'elle se trouve désormais au cœur des préoccupations de l'Etat. Pour preuve, l'œuvre d'assainissement et de renouvellement de l'encadrement de l'Etat, à travers notamment une lutte implacable contre la corruption et contre l'impunité, connaît des avancées incontestables».