Deux événements historiques sont commémorés par le peuple algérien, aujourd'hui 20 août et qui a été instituée comme Journée du Moudjahid. Pour rappel, ces deux événements se sont déroulés le même jour, 20 août, à une année d'intervalle: 1955, pour l'offensive de l'Armée de libération nationale (ALN) dans le Nord Constantinois, qui a permis de donner une résonance internationale à la révolution algérienne et 1956, pour le congrès de la Soummam, tenu à Ifri-Ouzellaguen. Ils sont considérés par les moudjahidine et les historiens comme deux étapes cruciales dans l'histoire de la guerre de libération nationale. Ces deux faits ont confirmé, à l'époque, l'engagement du peuple algérien dans la lutte armée pour l'indépendance. Leur commémoration rappelle que l'Algérie, legs des Chouhada, a connu un long parcours de combat et de militantisme, pour faire face aux actes barbares et de dévastation commis par le colonialisme abject à l'encontre du peuple algérien. Le contexte national actuel marqué par la lutte anti corruption menée par la justice algérienne et encouragée par l'institution militaire, en réponse à une revendication majeure des manifestants qui sortent dans la rue chaque vendredi, donne un relief particulier à cette Journée. Le 10 juillet dernier, lors de la cérémonie de remise du Prix de l'Armée nationale populaire (ANP) pour la meilleure œuvre scientifique, culturelle et médiatique pour l'année 2019, le général de Corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'Etat-Major de l'ANP, avait souligné que le «combat contre la corruption et son éradication de notre pays est à la fois une continuité naturelle du combat contre les pratiques abusives du colonialisme français, et de la lutte contre le fléau du terrorisme abject». Le Chef d'état-Major de l'ANP avait estimé, à ce titre, que de la même façon qu'il a su triompher hier du colonialisme et du terrorisme, le peuple algérien saura sans aucun doute vaincre le fléau de la corruption. «Ce peuple qui a triomphé du colonialisme et vaincu le terrorisme, se trouve aujourd'hui face à un autre défi qui n'est pas moins périlleux que ses précédents, c'est la corruption sous toutes ses formes et il est certain que la démarche de l'ANP, dans ce sens, est un effort sans égal, basé sur l'éradication totale de tous les fiefs du colonialisme dans notre pays», avait-il affirmé. Selon le vice-ministre de la Défense nationale, «la corruption est une autre forme de colonialisme, car elle infeste les esprits et les pensées, qui frappent les consciences colonisables». Ainsi, les actes de pillage, de malversation et de dilapidations des potentiels de la nation commis par la bande (el ‘isaba) sont-ils mis dans le même registre que le fléau du colonialisme. Pour revenir à l'offensive du Nord Constantinois, le 20 août 1955, les historiens ont eu à souligner qu'elle a précédé l'inscription, en septembre 1955, à l'Assemblée générale de l'ONU de la cause algérienne, contribuant ainsi à son internationalisation. L'offensive du nord Constantinois, à travers laquelle les unités de l'Armée de libération nationale (ALN) avaient ciblé des casernes et des sites militaires de l'occupant français traduisait «l'engagement des artisans de la Révolution du 1er novembre à poursuivre la lutte armée pour le recouvrement de la souveraineté nationale». Cette offensive menée par Zighout Youcef, avait pour objectif de relever le défi contre les plans de l'occupation française visant à éteindre le flambeau de la révolution. Elle a opéré une rupture entre le peuple algérien et le régime colonial français. Quant au Congrès de la Soummam tenu en 1956, un 20 août également, tous les observateurs admettent qu'il a permis de structurer militairement et politiquement la révolution. Les historiens ont noté que, jusqu'à août 1956, il n'y avait pas de direction nationale pour coordonner les actions armées et leur donner une dimension et un but politiques. On sait que l'initiative de remédier à cette situation et de doter le FLN et l'ALN de structures, d'une direction et d'un programme, au plan politique et militaire, est venue de l'intérieur du pays, d'Alger. Le souci de Larbi Ben M'hidi et de Abane Ramdane, «tandem exemplaire qui a conduit au succès du congrès de la Soumam», étaient de donner à l'insurrection déclenchée le 1er novembre 1954, «un développement qui la rende conforme au droit international», comme le souligne Henri Alleg dans son livre sur «La guerre d'Algérie».