Des membres du conseil national et des élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'en sont pris, de manière virulente, à leur président, Mohcine Bellabes pour sa gestion des affaires du parti. «Notre parti traverse la période la plus difficile depuis sa création. Il est touché dans son organisation, son fonctionnement et ses principes. Il est atteint dans son âme», écrivent-ils dans une correspondance intitulée «Où va le RCD ?». Se taire plus longtemps, disent-ils, c'est accepter de voir le RCD sombrer au moment où le peuple et le pays ont le plus besoin de lui. Qui ne dit mot consent ! Nous nous adressons à vous, aujourd'hui, lit-on à travers ce document, diffusé par le président du parti sur sa page facebook dans la soirée de mercredi dernier, en tant que secrétaires nationaux, membres du Conseil National, responsables des structures locales et élus du parti. «Espérant voir la sagesse l'emporter, nous avons été patients et disciplinés. Avant d'entreprendre cette démarche, combien d'entre nous ont essayé d'appeler à la raison, la discussion et la transparence. Quelques-uns ont été reçus pour s'entendre dire qu'il n'y a aucun malaise et que tout va très bien, d'autres n'ont pas pu avoir d'«audience», d'autres enfin se sont adressés à une personne qui restait sourde à des interrogations légitimes et sincères», relèvent les rédacteurs du document, une cinquantaine. Sur le plan organisationnel, observent-ils, le RCD est pris en otage par deux personnes. Vous et votre homme de main, Ouamar Saoudi. Les structures sont verrouillées et les promotions se font sur la base d'allégeances et même de soumissions. «A vous deux, vous vous êtes érigés en instance suprême du parti, en total mépris de celles légitimes, prévues par les statuts et… des autres cadres du parti. Pour rester dans l'air du temps, vous êtes férus de caporalisation», écrivent-ils. Les signataires du document reprochent au président du RCD certaines déclarations et positions prises, poursuivent-ils, en dehors de toute concertation. Comme, ajoute le document, la signature, il y a quelques semaines, d'un communiqué dans lequel figurait l'ancien chef du FIDA, Mourad Dhina ou encore le récent rapprochement avec le FFS et le PLD. «Nous qui avions été les fers de lance du courant démocratique, nous nous retrouvons à nous «accrocher» à l'arrière-train du FFS, de l'UCP et du PLD. Quelle triste image que vous donnez de notre héritage, à toutes et à tous», ajoutent les signataires. Sans consulter les membres de la direction et le Conseil National, lit-on encore, un projet de sortie de crise, improvisé à la hâte, par votre adjoint, avec probablement votre apport, est rendu public, sans discussions aucune dans nos structures. Il y est déclaré que les législatives peuvent avoir lieu en septembre 2019 et la présidentielle en décembre de la même année. «Votre tandem propose que des magistrats puissent faire partie de la présidence collégiale de transition. Vous décidez d'éliminer arbitrairement, tout citoyen de plus de 60 ans… Un peu comme on évacue, de l'exécutif, deux jeunes pour les remplacer, par deux bons vieillards ! Le rédacteur de votre plan de «sortie de crise» a, lui-même, plus de 60 ans et il est, aussi, membre du secrétariat national. Drôle de «plan de sortie de crise qu'on n'applique pas à soi-même», poursuivent encore les rédacteurs du document. Pour eux, les observateurs et même adversaires, qui prenaient, par le passé, le RCD pour un parti sérieux ne comprennent plus rien. «Aucun responsable de notre parti ne peut vendre décemment ces «nouveautés». Inévitablement ce projet est tombe à l'eau». Le document que nous rendons public et dont vous pouvez deviner facilement ses rédacteurs vise, indique, par ailleurs, un post de Mohcine Bellabes, à déstabiliser le RCD en ces temps de révolution pour le compte du pouvoir de fait. «Ses rédacteurs ne l'ont pas encore rendu public. Nous le faisons à leur place pour permettre un débat dans la transparence sur le RCD, son fonctionnement et son histoire. Les militants du RCD et ses dirigeants n'ont jamais refusé le débat», a-t-il écrit.