Le Conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a estimé, hier dimanche, à Alger, qu'il ne peut y avoir de solution à la crise par la reconduction des autoritarismes qui ont ruiné le pays. «La transition démocratique est la seule voie pour préparer un environnement institutionnel qui permet l'expression de la souveraineté populaire et entamer le chantier salvateur de la refondation de l'Etat», note le parti de Mohcine Bellabes dans les résolutions de son Conseil national, réuni la veille (avant-hier samedi, ndlr), en session ordinaire. Comme sous le règne du président déchu, d'où que l'on vienne, l'obstacle aujourd'hui, relève le RCD, est l'accaparement de l'appareil judiciaire utilisé pour assoir la mainmise d'un groupe sur tous les pouvoirs de décisions. «Qui peut croire aujourd'hui que parmi les décideurs acharnés d'un 5ème mandat il existerait chez certains d'entre eux des motivations autres que le maintien d'un statu quo et d'un système fait de dilapidation de l'argent public, de rapine et d'impunité ? Qui peut croire que le vice-ministre de la défense, l'actuel président de l'Etat ou le chef du gouvernement, tous illégitimes, avaient pour motivations le sauvetage de notre pays de la «issaba», eux qui étaient les principaux promoteurs la reconduction de Bouteflika par le biais de son cadre?», s'est-il interrogé. Tout en condamnant, avec force, l'offensive du pouvoir de fait contre les libertés citoyennes, les membres du Conseil national du RCD ont exigé la libération, immédiate et inconditionnelle, des détenus d'opinion et l'arrêt de la répression. «Une justice indépendante, pilier central de tout état de droit, ne sert pas uniquement à condamner. Elle doit aussi innocenter, dédommager et rétablir l'honneur de personnes accusées à tort. On n'en est loin», considère le RCD. Pour le parti de Mohcine Bellabes, c'est cette justice aux ordres du vice-ministre de la Défense qui viole la loi en recourant à des montages et des approximations juridiques pour, observe encore le RCD, jeter en prison un moudjahid authentique pour délit d'opinion et des jeunes citoyens, pour délit de possession de l'emblème Amazigh, symbole de l'identité nord-africaine. «Aucune initiative de sortie de crise ne peut aboutir si des détenus d'opinion croupissent en prison, si la liberté de l'activité politique publique n'est pas garantie, si les entraves faites aux manifestations et à la liberté de circulation ne sont pas levées». Le parti de Mohcine Bellabes a, à l'occasion, salué la détermination du peuple algérien renouvelée, avec force et dans l'unité, à l'occasion du 57ème anniversaire de sa victoire contre le colonialisme pour prendre en mains ses destinés. «Né des luttes pacifiques pour la démocratie et l'égalité en droit de tous les citoyens indépendamment de leur couleur, leur langue maternelle ou leur sexe, notre parti estime que rien n'est plus cher pour l'avenir du pays que le maintien de l'élan populaire exceptionnel du 22 février 2019», poursuit le document du RCD rendu public hier dimanche. La direction nationale du RCD, poursuivent les rédacteurs du document, se félicite de l'initiative de regroupement des forces démocratiques et des forces vives du pays. «L'élargissement de ce cadre est aujourd'hui un impératif pour aider à donner un cours positif au soulèvement populaire», estime le parti de Mohcine Bellabes.