Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) estime que le projet de la Convention des forces de l'alternative démocratique prévue le 31 de ce mois dont il fait partie est l'antithèse de la thèse qui voudrait réduire la contestation populaire à une crise de pouvoir et qui, observe le parti, trouverait son épilogue dans l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle, saupoudrée de quelques garanties, par ailleurs, précisément, impossibles à réunir dans le cadre du système politique actuel. «Notre participation dans le cadre des forces de l'alternative démocratique composée, pour rappel, de représentants du FFS, du RCD, de l'UCP, du PT, du PST, du MDS, du PLD et celui de la LADDH (aile que dirige Me Noureddine Benissad), procède d'un choix stratégique qui a pour but le rassemblement des forces de progrès et la recherche des conditions idoines pour la construction d'un nouveau contrat social », relève le parti de Mohcine Bellabes. Les résolutions attendues de ce rendez-vous programmé pour la veille d'une rentrée sociale, compliquée par les errements d'un gouvernement illégitime, note le parti dans la résolution de son dernier Conseil national, visent à construire et à consolider les convergences entre tous les forums et les initiatives démocratiques qui animent majoritairement le mouvement populaire. «Face à la contre-révolution enclenchée par le Haut commandement militaire avec ses manœuvres de division entre les enfants d'un même peuple millénaire, l'instrumentalisation de la justice pour sévir contre des manifestants pacifiques, la criminalisation de l'opinion libre et de l'action politique et la mainmise sur les médias, le combat pacifique, au grand jour, demeure le seul rempart contre l'arbitraire et les tentations du pire », note le RCD. Jusque-là, poursuivent les rédacteurs du document, le mouvement populaire n'est pas tombé dans le piège de l'option de la structuration verticale susurrée çà et là par nombre d'experts. «L'alternative n'est pas le choix entre cette option suicidaire, irréalisable dans les faits et qui redonnerait la main aux chantres de la présidentielle, sponsorisée par les débris du système et l'autre option qui consiste en l'absence de toute centralisation du mouvement et qui tend aujourd'hui à donner du carburant à certaines dérives gauchistes», ajoute le communiqué du parti de Mohcine Bellabes. Considérant que le choix de créer des divergences artificielles entre les tenants d'une présidentielle sans conditions ni préalables avec un autre pôle du même système qui serait pour des mesures d'apaisements avant la fixation de la date d'un scrutin présidentiel ne trompe personne. Il s'agit, dit-il, pour le pouvoir en place, de focaliser le débat sur deux fausses solutions qui procèdent de cette même option, dans une situation de verrouillage du champ médiatique y compris par le blocage des sites d'information. «Dans ce dernier secteur, il y a lieu de rappeler que c'est toujours la famille du président déchu qui veille à la censure, ce qui donne encore du crédit aux voix qui estiment que le 5e mandat est dans les faits en cours», notent encore les rédacteurs du document. Appelant au passage l'ensemble des acteurs de cette période cruciale pour l'avenir de notre pays à entendre les cris de l'Algérie profonde qui bat le pavé depuis bientôt six mois pour l'avènement d'un avenir meilleur pour les générations futures, à privilégier le devoir patriotique pour hisser notre pays dans le sens de l'Histoire et à honorer les sacrifices de notre peuple pour retrouver le chemin de la liberté, du progrès et de la justice. La lame de fond du soulèvement populaire du 22 février, considère le RCD, ne peut être une simple parenthèse dans la vie de la Nation. Elle fait peur aux uns et impatiente d'autres. «Le devoir patriotique nous dicte d'entretenir la mobilisation, d'aider à la clarification et à la construction de convergences pour l'avènement d'une transition pacifique de rupture et de liberté. C'est la ligne de conduite du RCD», concluent les rédacteurs du document.