Les orientations générales et les équilibres budgétaires de l'avant-projet de loi de Finance 2020 (PLF 2020) visent à simplifier les démarches et les procédures des différentes activités et secteurs publics, notamment, en difficulté. La priorité, cette fois-ci, a été accordée à la valorisation des services sociaux, aux différentes réformes socio-économiques ainsi qu'à la révision de certaines règles de soutien à l'économie nationale. Des décisions qui devront s'accorder aux bouleversements politiques actuels qui incitent le gouvernement à s'affranchir de certains engagements souscris dans le texte de loi de Finance 2019 dont l'exécution a fait défaut, en raison des mutations politiques du pays et surtout l'instabilité du marché mondial du pétrole. Le cadrage macro-économique et budgétaire à moyen terme étaient au cœur du PLF 2020. Devant être élaboré et soumis au gouvernement au mois de juin dernier comme était de coutume, l'avant-projet de loi de Finance 2020 a accusé un retard de deux mois, mais qui arrive enfin dans la précipitation et l'incertitude et évince ainsi le doute sur une année blanche pour l'activité financière du gouvernement. C'est un projet du budget de l'Etat qui devrait être mis en vigueur à la date de sa publication qui ne devrait pas, également, tarder. Sous l'épreuve de la baisse des cours du pétrole, par conséquence de celui du prix référentiel sur lequel sera calculé le budget de la prochaine loi de Finances, l'érosion des réserves de change et l'épuisement du fonds de régulation des recettes (FRR), le gouvernement procédera par priorité et au menu plusieurs concessions et révision, notamment, d'ordre fiscal, comme démarche prudentielle. Il a été question pour le PLF 2020 de plusieurs réévaluations touchant le volet social et économique dont celle du soutien financier aux personnes aux besoins spécifiques qui bénéficieront désormais d'une revalorisation de leur allocation, passant de 4.000 à 10.000 DA avec l'amélioration de leur réinsertion et de leurs conditions socio-professionnelle. Une décision annoncée par le gouvernement à leur profit à la rentrée sociale actuelle, visant, également, à leur accorder les mêmes opportunités de scolarisation, d'enseignement et de formation. Cette décision concernera les personnes handicapés 100 %, âgés de 18 ans au moins et qui n'ont aucune ressource, soit près de 264.000 bénéficiaires. Ces derniers bénéficieront, entre autres, de la gratuité du transport aérien qui sera pris en charge par la Caisse de solidarité nationale. A l'issue de la réunion du Conseil des ministres pour examen du Projet de loi de Finances 2020, mercredi dernier, le Premier ministre a ordonné son application de manière directe, avec revalorisation annuelle et progressive pour atteindre le Salaire national minimum garanti (SNMG). Il a, également, enjoint le ministère du Travail de respecter les taux d'emploi des personnes handicapées par les administrations publiques et les entreprises économiques. Ce taux a été revu à 3 % au lieu de 1%, et ce, avec amélioration des voies d'annonce des offres d'emploi au niveau des Agences locales d'emploi, «en y insérant cette catégorie et l'affectation de guichets spéciaux, ainsi que la promotion des offres d'emploi en collaboration avec les secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnel», lit-on sur le texte intégral du Conseil des ministres sur le PLF 2020. Pour maintenir un certain équilibre budgétaire, le gouvernement devra se pencher davantage sur la question du financement public ainsi que sur la vulnérabilité du pouvoir d'achat des Algériens et le recul de la croissance ainsi que la hausse de la dette intérieure du pays, sans oublier la régression des grands indicateurs économiques. Pour ce faire, plusieurs propositions pour le redressement économique ont été examinées. Parmi celles-ci la rationalisation des dépenses publiques et la promotion et diversification de l'économie nationale. Pour ce faire, il faut restructurer plusieurs secteurs et lutter contre la corruption et consolider les instruments financiers ainsi que les mesures fiscales visant à renforcer la fiscalité ordinaire. Par ailleurs et concernant l'attraction économique et la promotion de l'investissement local et international, le projet de loi de Finances 2020 prévoit la levée des restrictions prévues dans le cadre de la règle 49/51 % appliquée aux investissements étrangers en Algérie et touchant les secteurs non stratégiques. Le gouvernement n'exclut pas pour mettre à l'œuvre ces projets de recourir au financement international, en absence d'alternative financière et l'arrêt du financement non conventionnel. Dans la même perspective, le gouvernement compte concrétiser la décision de l'autorisation de l'importation des véhicules de moins de trois ans afin d'assurer un certain équilibre sur le marché du véhicule et corriger les prix sachant qu'actuellement, les prix sont en hausse en raison de la baisse d'activité des usines de montage de véhicule au niveau local. Le PLF 2020 tente d'apporter des solutions à la situation incertaine et préoccupante de l'économie nationale.