Plus que seize mois séparent Oran du rendez-vous sportif tant attendu qui est les Jeux méditerranéens (JM) de 2021 par lequel cette ville veut marquer les esprits au regard des moyens colossaux mobilisés pour la réussite de l'évènement. En dévoilant le logo et la mascotte de la 19e édition mercredi dernier, les organisateurs sont passés désormais à la vitesse supérieure dans la préparation du rendez-vous. Un ouf de soulagement a été même poussé, étant donné qu'un retard sensible était accusé auparavant dans cette procédure entrant dans le cadre du travail censé être réalisé par la commission de marketing et de sponsoring. Un premier "carton jaune" dans ce registre a été brandi par le président de la commission de coordination et de suivi relevant du Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM), le Français Bernard Amslem, lors de sa visite d'inspection sur les lieux début juillet dernier. Entre-temps, des changements notables ont été opérés au niveau de la composante du comité d'organisation local. Des changements ayant notamment touché le premier responsable de ce comité, en l'occurrence Mohamed El Morro, qui a été remplacé par l'ancienne vedette de la natation algérienne, Salim Iles. "C'est une nouvelle dynamique qui est en train d'être constatée dans la préparation des JM. Ce sang neuf qu'incarne Salim Iles est un gage de réussite supplémentaire pour les JM d'Oran", a déclaré tout heureux le président du CIJM, l'Algérien Amar Addadi, venu en personne s'enquérir de l'état d'avancement des préparatifs de la 19e édition et assister, mercredi passé, à la cérémonie de présentation officielle de la nouvelle identité visuelle du rendez-vous méditerranéen. «L'élève» assuré du soutien du «maître» La présence d'Addadi à cette cérémonie se voulait aussi une réponse aux voix qui ont véhiculé dernièrement des informations infondées au sujet d'une prétendue intention du CIJM de retirer l'organisation des prochains JM à Oran. Ce responsable s'est d'ailleurs précipité à balayer d'un revers de la main ces rumeurs en qualifiant de "calomnies" les propos que lui avait attribués une certaine presse il y a quelques semaines et par lesquels il aurait émis des réserves concernant la cadence marquant les préparatifs des JM d'Oran, tout en n'écartant pas l'éventualité de retirer l'organisation de cet événement à la ville. Mieux, Addadi, une ancienne figure de proue de la natation algérienne, a profité de l'occasion pour rassurer son "élève" Salim Iles qu'il était prêt à lui apporter l'aide voulue pour réussir sa mission, une aide des plus souhaitées au vu de la petite expérience du successeur de Mohamed El Morro dans ce genre de missions. "En 1975, Alger était au firmament du ciel méditerranéen. 44 ans après, j'ai l'immense honneur et la lourde responsabilité de diriger l'organisation de cette importante manifestation sportive", déclarait à son tour le nouveau directeur des JM Oran-2021, en ouverture de la cérémonie. Cependant, en dépit du sentiment de satisfaction affiché par le CIJM quant à l'avancement des préparatifs du rendez-vous méditerranéen, il n'en demeure pas moins que le chemin à parcourir reste encore long. C'est du reste ce qu'a tenu à souligner le président du CIJM lui-même, même s'il s'est montré confiant quant à l'achèvement des deux principaux équipements concernés par l'évènement, à savoir le complexe olympique et le village méditerranéen, dans les délais impartis, soit avant une année du coup d'envoi de la compétition, comme promis par les services concernés. Dans ce registre, les propos élogieux du ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui, concernant la qualité du complexe olympique en cours de réalisation, s'avèrent être un autre facteur de motivation pour en finir avec ce projet qui accuse un sensible retard dans sa livraison, sachant que les travaux avaient démarré en 2008. Rendre aux JM leur prestige Mieux, le ministre, un ancien champion d'Afrique d'escrime, a estimé que ce nouvel acquis pour le sport algérien permettrait au pays de postuler, dans un avenir proche, à l'organisation par exemple d'un Championnat du monde d'athlétisme, vu que cette infrastructure dispose d'un stade dédié spécialement à cette discipline d'une capacité d'accueil de 4.200 spectateurs, sans oublier que le stade olympique de football de 40.000 places est doté à son tour d'une piste d'athlétisme. Mais l'heure pour le moment est à relever le défi de l'organisation des JM auxquels l'Algérie veut rendre leur "prestige" qu'ils ont perdu au cours des précédentes éditions, comme a tenu à le signaler le ministre de la Jeunesse et des Sports lui-même. La volonté des pouvoirs publics de gagner ce pari se traduit par cette énorme enveloppe financière mobilisée pour la réalisation des nouvelles infrastructures sportives et l'organisation des Jeux, et estimée par Bernaoui à 600 millions de dollars. Cet investissement de taille commence déjà à donner ses fruits, si l'on se réfère aux déclarations du président de la commission de suivi et de coordination du CIJM, Bernard Amslem, en marge de sa récente visite à Oran, la troisième pour lui cette année. "Ce qu'on a vu jusque-là nous plait bien. L'identité visuelle des JM est magnifique. Elle est dynamique, moderne et jeune. Les couleurs choisies sont belles. Depuis ma précédente visite en juillet, on sent que les choses évoluent d'une manière positive. Concernant le dossier des équipements sportifs, et même s'ils ne sont pas encore achevés, il est celui qui nous inquiète le moins, car nous avons la certitude qu'ils seront livrés l'été prochain, c'est-à-dire un an avant l'évènement, et c'est largement suffisant pour y effectuer les essais et tests d'usage", a-t-il rassuré. Un témoignage qui montre que les différentes parties intervenant dans l'organisation des JM sont sur la bonne voie et qu'Oran est bien partie pour remporter le pari.