«C'est une transparence économique que l'on doit donner à la sidérurgie algérienne qui, dans sa gestion, doit faire l'objet d'une concertation nationale. Elle ne doit pas être mise entre les mains d'un groupuscule de personnes comme cela se fait depuis l'avènement des entreprises publiques économiques dont le complexe sidérurgique. Cela a perduré y compris durant le partenariat avec l'indien ArcelorMittal qui nous a pratiquement pillés. Les raisons qui nous y invitent sont nombreuses et sont dignes d'intérêts», a dénoncé un cadre gestionnaire en poste au complexe sidérurgique El Hadjar. C'était à l'occasion de la visite effectuée, ce dernier samedi, par la ministre de l'Industrie et des Mines Djamila Tamazirt. Elle était accompagnée du wali de Annaba Tewfik Mezhoud. En toile de fond de cette visite, il y a d'abord celle au titre de 1ère étape, la zone industrielle de Aïn Sayad. S'étendant sur 446 ha et, est occupée ou appelée à l'être par 140 opérateurs économiques. Il a été énormément question d'orientations stratégiques basées sur des investissements de l'Etat. Ce choix est imposée par un secteur du fer et de l'acier actuellement au centre d'un enjeu géopolitique international. Il est de notoriété publique qu'il oppose actuellement les USA, la Chine et l'Europe. Ce qu'il ne semble être faire partie des soucis de la ministre. Tout autant, d'ailleurs, que la très mauvaise expérience vécue par l'Algérie en choisissant pour partenaire l'indien ArcelorMittal. Durant 15 années, ce partenariat avait montré ses limites, a mis en péril d'autres partenariats et mis au plus bas notre économie du fait des programmes qu'il a élaborés sans aucun contrôle. Il a pratiquement mis à sac nos richesses qui aurait pu faire de nous un acteur mondial du secteur du fer et de l'acier et grand créateur d'emplois. C'est que la production sidérurgie-métallurgie est en mesure de favoriser le développement d'une chaîne de valeur, asseoir et structurer définitivement la vocation industrielle de notre pays. Ce que met en relief la déclaration de la ministre lorsqu'elle affirme à Annaba : «Une commission de haut niveau a été installée au cours d'une récente réunion interministérielle pour suivre la mise en œuvre des mesures d'urgence destinées à garantir l'approvisionnement quotidien et régulier du complexe Sider El Hadjar en fer brut». Estimant inadmissible l'irrégularité de la chaîne d'approvisionnement du complexe Sider El Hadjar en minerai à l'origine de l'arrêt de ses activités, la ministre a affirmé être déterminée à mobiliser l'ensemble des partenaires de Sider pour que cela ne se renouvelle plus. Elle révélera le contenu d'un message adressé par le Premier ministre Noureddine Bedoui aux travailleurs et cadres du complexe. Il y a insisté sur l'impératif approvisionnement du complexe en fer brut quotidiennement en fonction de ses activités productives afin de préserver cet outil de production. Il a précisé au passage que des crédits importants ont été débloqués pour son développement. Au complexe sidérurgique la ministre a inspecté la zone d'exploitation du minerai. Cette zone réceptionne quotidiennement quelques 5.000 tonnes de fer brut/jour en provenance des mines de Ouenza et Boukhadra (Tébessa). Encore une fois donc, c'est l'Etat qui vient au secours de Sider à travers la déclaration de son Premier ministre qui a affirmé que la démarche permettra au complexe de recouvrer sa place dans l'industrie. Outre ceux révélés par la ministre sous la forme de crédits de l'Etat, il y a la réalisation d'une nouvelle zone chaude avec ses deux unités du Haut -Fourneau / PMA et sa cokerie. Ce qui permettra au complexe de disposer, dans un futur proche, de tous les moyens dont celui appelé à fournir au complexe El Hadjar ses propres besoins en matière agglomérée. C'est d'ailleurs dans cette perspective que s'est concentrée l'intervention du DG de Sider. Il a reconnu des améliorations dans l'approvisionnement du HF en minerai. Une nouvelle fois, après des échecs, c'est le Trésor public qui prend tout à sa charge. En contrepartie, comme cela se fait depuis l'avènement des EPE, l'Etat aura droit à des engagements sans lendemain. Ceux, comme toujours, de «mieux faire» pour accélérer les initiatives en projet ou en cours, pour aussi, et c'est le point sensible du gouvernement, permettre la création d'emplois. C'est sous ce même angle que les différents aspects de relance de la production de Ferrovial ont été abordés par un P-dg très volubile. Il n'a, cependant, rien démontré depuis son installation il y a des années. La ministre a eu droit a du verbiage sur le plan d'investissement des 4 milliards DA. Il a été accordé à cette Ferrovial pour réhabiliter et moderniser ses équipements afin de produire du matériel ferroviaire et des containers destinés au transport de l'urée granulée. Le port pour les exportations et la SNTF pour la commercialisation locale attendent toujours. Le même P-dg devait créer des postes de travail. Il a superficiellement abordé la question. Comme ceux pris par les mêmes responsables maintenus à ce poste depuis des années malgré leurs échecs, que ce soit à Sider ou à Ferrovial, cet objectif autant que celui de la production n'ont pas été atteints. Pourquoi le seraient-ils puisque les échecs sont constamment récompensés. Ce que confirme l'inspection faite par la ministre sur ces deux importants sites industriels sur les trois inscrits au programme de sa visite à Annaba.