Tout indique que l'Etat est en phase de revoir le contrat de partenariat qui le lie à l'indien ArcelorMittal exploitant actuellement le complexe sidérurgique d'El-Hadjar sur la base d'un capital de 70 %, le reste étant détenu par le Groupe Sider. L'industriel indien est sur le point d'accepter une prise de contrôle majoritaire par l'Etat algérien du complexe d'El-Hadjar, c'est-à-dire l'application de la règle 51-49 %. L'information a été rapportée, hier, par le quotidien français Le Figaro. Les dirigeants d'ArcelorMittal et le gouvernement algérien semblent désormais parvenus à un accord. L'information est confirmée de manière officieuse au sein du groupe sidérurgique. Officiellement, il se contente pourtant d'affirmer que ''des discussions sont engagées avec le ministère de l'Industrie, dans le but d'accroître la production d'acier d'Annaba ", indique entre autre Le Figaro. Le capital du complexe est aujourd'hui détenu à 70 % par ArcelorMittal, le solde étant entre les mains du Groupe public Sider. C'est en 2001 que Lakshmi Mittal, par le biais de la société, Ispat, en est devenu actionnaire majoritaire, avant, donc de racheter Arcelor. " Aujourd'hui, l'usine nécessite d'importants investissements pour être remise à niveau ". Depuis de nombreux mois, les deux actionnaires négocient sa recapitalisation, dans un contexte économique difficile. Entamée durant l'hiver dernier, cette recomposition du capital d'El-Hadjar devrait avoir pour effet de ramener la paix sociale dans le complexe souvent ralenti par des grèves déclenchées par le collectif des travailleurs, en conflit permanent avec leur direction. Il convient de rappeler qu'en ce qui concerne ce contrôle par l'Etat du complexe d'El-Hadjar que le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement, M. Cherif Rahmani, avait déclaré il y a quelque jours, en marge de l'inauguration de la 46e FIA à la presse que " la nationalisation du complexe sidérurgique d'El-Hadjar n'est pas encore tranchée et que le processus de négociations est en cours ". M. Rahmani a précisé que les " négociations se feront dans l'intérêt national et dans le cadre de la redynamisation de la production nationale ". Par ailleurs, selon un communiqué récent du Comité de participation de la filiale algérienne du géant mondial d'acier ArcelorMittal, " l'Etat algérien récupérera le Complexe sidérurgique d'El-Hadjar " et que " la signature d'une convention de partenariat entre le gouvernement algérien et le groupe ArcelorMittal est imminente ". C'est une affaire d'une semaine ou deux tout au plus ", avait affirmé le comité de participation dans un communiqué rendu public mardi dernier. D'après ces informations concordantes, la position du Gouvernement sur ce dossier est irréversible, contrôle du complexe doit revenir à l'Etat en partenariat avec la société indienne, surtout lorsque l'on sait que d'autres informations laissent entendre que l'usine d'El-Hadjar devrait fermer ses deux fourneaux et ses activités à oxygène pour les remplacer par deux nouvelles aciéries électriques produisant des aciers longs et plats ainsi qu'une usine de pellettes de minerai de fer enrichi, (procédé dit DRI, direct réduction ironore, déjà utilisé par d'autres aciéries aux Etats-Unis). Dans le schéma retenu, Sider apporterait 100 millions de dollars alors qu'ArcelorMittal remettrait seulement 50 millions au pot. Conséquence, indique encore la même source : " Le pouvoir basculerait au profit de Sider et de l'Etat algérien ", qui grimperaient à 51 % du capital quand ArcelorMittal descendrait à 49 %. Du côté d'ArcelorMittal, cette perte de contrôle est justifiée par la nécessité de sélectionner très rigoureusement tous les investissements, indique-t-on. Le groupe affichait 18 milliards de dollars de dette nette à la fin du premier trimestre, alors qu'il vise 15 milliards de dollars à moyen terme. Pour autant, il n'a pas envisagé de vendre toute sa participation, car le Continent nord-africain présente un réel potentiel de développement. Au contraire, il précise qu'il " entend maintenir sa présence en Algérie", ce qui explique qu'il remette l'argent.