Il faut croire que dans les rouages de l'économie nationale, mettre des batons dans les roues des investisseurs intéressés par le lancement d'un quelconque projet de loi, du moins, le développement de leurs activités porteuses de richesses et d'emplois. Telle est, en tout cas, l'interprétation à accorder à la malheureuse expérience que vit depuis plusieurs semaines le groupe Renault à travers son usine d'Oued Tlilat de montage de véhicules touristiques (Oran). C'est que, les risques d'épuisement des stocks de kits CKD/SKD dès novembre prochain sont latents. C'est dire qu'il y a de quoi décourager plus d'un et l'amener à mettre la clef sous le paillasson qui toutefois n'exclut pas totalement cette hypothèse en affirmant :«Nous sommes sur le point d'épuiser nos stocks des kits CKD/SKD et la chaîne de production risque d'être suspendue éventuellement à partir du mois de novembre prochain, en raison de l'indisponibilité des kits destinés au montage des véhicules touristiques après épuisement des quotas qui nous ont été autorisés», a indiqué à l'APS une source responsable auprès de Renault Algérie. La même source a exclu cette fermeture comme le laissent entendre des rumeurs sur le sujet, rassurant que «la production devrait reprendre avec l'arrivée de nouveaux quotas, probablement au début de l'année 2020». Il reste néanmoins que si cette fermeture venait à être matérialisée, ce sont plusieurs centaines de postes de travail directs et indirects qui en pâtiront non seulement dans la région d'Oran mais sur l'ensemble du territoire. La trésorerie de la République s'en ressortira avec une importante baisse de la fiscalité et des factures assurance police. Même au plan de l'indice économique, la balance nationale s'en ressentira. Arriver à ce stade de baisse des activités générée par la suspension provisoire des activités de montage, les activités de second plan seront concernées. Cette mesure interviendra tôt ou tard même si à courts termes, «Renault» Algérie «exclut tout licenciement de son personnel», en misant sur «un redéploiement». Il reste que les difficultés auxquelles fait face «Renault Algérie» interviennent à un moment où l'on peut douter de tout. Tel est l'avis de plusieurs concessionnaires occasionnels, comme par exemple importer un véhicule de moins de trois ans au lendemain de la signature du décret portant interdiction d'importation de voiture de moins de 3 ans. Dans d'autres pays d'Afrique, pour préserver la valeur de la monnaie nationale, l'ancienneté de mise en circulation est plus grande. Cette mesure n'a pas pour autant perturbé les activités de Renault Algérie. Même au plus fort de la crise des stocks de Kits, «Renault Algérie» reste imperturbable. Mieux encore, ses responsables tentent de calmer le jeu et l'appréhension de leurs effectifs ainsi que celle de leurs clients en faisant fonctionner l'usine à des rythmes moins intenses pour essayer d'éviter l'arrêt total de sa chaine de production», affirme nos interlocuteurs. Surs d'eux, ils ajoutent : «Nous tentons d'éviter la suspension de l'activité. Plusieurs éventualités sont possibles, et ce, en tenant compte du redéploiement des effectifs pour une période de maintenance des installations de l'usine, ainsi que le recours à des congés forcés au mois de décembre. Cependant nous excluons carrément l'éventualité de licencier notre personnel», souligne la même source. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous sommes saufs. Au contraire, l'alerte ainsi donnée, incitera les éventuels investisseurs à aller s'installer ailleurs. Et cette indice industriel qui avec Renault et bien d'autres chefs d'industries risquent de faire sonner davantage le glas de la baisse que générera cette autre crise dans un secteur où on l'attendait le moins.