Les constructeurs comptent introduire des recours sur la base des engagements qu'ils avaient signés à moyen et à long termes avec leurs partenaires étrangers. La décision du gouvernement de réduire les importations des kits SKD/CKD destinés au montage automobile en Algérie, suivie d'une liste établie par le ministère de l'Industrie et des Mines, des opérateurs qui bénéficieront des avantages pour l'année en cours, continuent de susciter des interrogations dans le milieu de l'automobile. En effet, les constructeurs ont été invités, au lendemain de leur notification, au ministère de l'Industrie pour retirer les documents leur imposant les quotas et les montants, mais aussi les modèles concernés par le montage. Selon des sources concordantes, Renault Algérie Production (Renault/Dacia) aurait obtenu le quota le plus important de kits SKD/CKD d'une valeur de 660 millions de dollars, suivi de Sovac Production Algérie pour les marques Volkswagen, Seat, Skoda et Audi avec 600 millions de dollars, la marque Kia de Gloviz relevant du groupe GMI pour un montant de 380 millions de dollars et Tahkout Manufacturing Company pour la marque pour un montant de 360 millions de dollars.Ces quatre sociétés, à elles seules, représentent un volume global de 2 milliards de dollars pour l'importation des kits SKD/CKD destinés au montage automobile des véhicules de tourisme pour l'année 2019. Cela supposerait que le reste des usines, ou encore des marques, ont été exclus des quotas, et du coup, risquent de baisser rideau. Si on se fiait à cette liste, le client algérien aurait droit à la Symbol, la Clio et la Sandero, pour Renault/Dacia, la Golf, le Caddy pour Volkswagen, Octavia pour la marque Skoda et Ibiza pour la marque Seat, toutes relèvent du groupe Sovac Algérie. Le client aura aussi la Cerato, la Picanto et la Rio pour la marque Kia 6 modèles, à savoir I-20, la nouvelle Accent, le Tucson, le nouveau Santa Fe, la Sonata et la Creta pour la marque Hyundai du groupe Tahkout. Cela va sans dire, les usines en cours de construction pourraient être exclues de ce quota, sachant que les projets de Peugeot et de Nissan ont récemment été validés par le gouvernement. Bien plus, les 15 autres marques sont appelées à disparaître du paysage automobile national, alors que les usines qui ont récemment démarré leurs activités voient déjà leur projets partir en fumée, alors que leurs dossiers avaient bel et bien été passés au peigne fin par le gouvernement l'Agence nationale de développement des investissements (Andi) et le Conseil national de l'investissement (CNI). Les constructeurs comptent introduire des recours sur la base des engagements qu'ils avaient signés à moyen et à long termes avec leurs partenaires étrangers. D'autant que la liste restrictive du gouvernement a exclu la citadine du lot des voitures à assembler en Algérie, alors que ce modèle, le plus prisé et le plus accessible aux bourses, avait déjà, dans un passé récent, subi des augmentations non justifiées des constructeurs qui prennent des marges excessives allant jusqu'à 400 000 et 500 000 dinars. En attendant de voir plus clair, les maisons-mères ne cessent de faire pression sur leurs partenaires pour savoir décider l'une des deux options : rester ou plier bagage..