La situation économique complexe et préoccupante de l'Algérie depuis plusieurs mois suscite l'intérêt des bailleurs de fonds internationaux multilatéraux tels que le fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM) dont la mission est de cofinancer les projets structurants dans les pays en difficultés financières. L'Algérie avait déjà fait la périlleuse expérience avec les Institutions de Breton Woods durant les années 80. Ce qui a valu au pays la faillite et la vulnérabilité de sa gouvernance et de ses instruments financiers qui demeurent au stade zéro. Toutefois, l'Algérie apprécie la position et le soutien apporté par les institutions de Breton Woods et la BM pour les accompagner dans ses efforts de développement, mais dans son projet de loi de finances, l'Algérie avait décidé de faire appel aux établissements financiers africains pour financer ses mégas projets. Lors de leurs Assemblées annuelles, qui se tiennent du 17au 20 octobre à Washington, les présidents respectifs des deux organisations internationales, en l'occurrence, Kristalina Georgiva Directrice Générale du FMI et M. Davis Malpass, Président du Groupe de la Banque Mondiale, ont tenté de se rapprocher du ministre des Finances algérien, Mohamed Loukal qui a conduit la délégation algérienne en ces lieux et surtout de lui exprimer leur entière disposition à «accompagner l'Algérie dans ses efforts de développement». Un intérêt qui dit son nom «le financement extérieur» des projets stratégiques que l'Algérie compte entreprendre dans l'avenir pour redresser son économie. Un accompagnateur qui a réussi à convaincre l'Algérie dans le passé à opérer plusieurs réformes structurelles, sans atteindre l'objectif souhaité, mis à part la dégradation du climat des affaires et du système financier et bancaire de l'Algérie, encore victime de ces réformes. Dans son exposé, le ministre des Finances algérien a passé en revue l'essentiel des décisions et mesures que compte introduire le gouvernement dans sa prochaine loi de finances. «Le Gouvernement algérien œuvre pour une transformation structurelle de l'économie, à travers des mesures de facilitation pour l'investissement. Des efforts seront ainsi davantage déployés sur le volet recouvrement de l'impôt, de la mise en place de mécanismes adaptés pour l'inclusion financière, la diversification des produits bancaires, la réforme de la gouvernance des banques publiques pour une meilleure efficience en matière de financement de l'économie, en vue d'une croissance plus inclusive». M. Loukal a expliqué la stratégie des pouvoirs publics pour redresser les finances publiques qui seront désormais soutenues par le recouvrement de la fiscalité ordinaire. Un instrument infaillible pour renflouer les caisses de l'Etat qui sont actuellement à plat. Dans l'objectif de prospecter et surtout d'échange d'expérience, le ministre des Finances algérien s'est entretenu en marge de ces rencontres avec plusieurs personnalités et directeurs financiers régionaux affiliés aux deux institutions financières internationales, à l'instar du vice président pour la région MENA à la BM, M. Ferid Belhadj. Il a débattu de toutes les perspectives de coopération avec la BM qui a déjà affiché son satisfecit quant à «la qualité du partenariat avec l'Algérie pour consolider de meilleurs rapports et atteindre des résultats probants». Un point de vue que partage et a défendu ce principe de solidarité et de soutien exprimé par les représentants de la BM. Il a mis en aval, la volonté et l'engagement des pouvoirs publics à poursuivre «les réformes économiques structurelles» pour sortir de la crise économique et éviter la récession au pays qui adopte depuis plusieurs mois des mesures austères pour compresser l'explosion sociale. Le ministre des Finances algérien s'est vu rassurant et confiant quant aux réformes que le gouvernement algérien compte engager pour redresser ses finances. Il a d'ailleurs transmis la volonté et le dévouement de son département à réformer le secteur bancaires ainsi que la modernisation de tous les instruments financier afin de faciliter le passage de l'Algérie vers le système e-économie. C'est un défi de taille et le cheval de bataille du ministère de la tutelle. C'est ce qu'il a affirmé lors de ses rencontres avec les différents représentants des institutions financières mondiales. Le rendez-vous de Washington a permis à la délégation algérienne de présenter «les évolutions de la situation économique en Algérie» en mettant l'accent sur «les efforts déployés par l'Algérie pour la modernisation de l'administration fiscale et le renforcement de la gestion budgétaire». En plus des «réformes structurelles» enjointes par la BM, l'Algérie vise à renforcer le capital humain qui est la clé du changement et du développement économique. Qu'attend, cependant, l'Algérie de cette rencontre ?