Ils étaient nombreux les martyrs qui sont tombés sur cette terre de la région de Bordj-Ménaïel et les noms de batailles menées par les troupes de l'ALN, ou les noms des grands chefs militaires qui s'y sont battus, ils étaient jeunes, et même très jeunes, qui sont tombés au champ d'honneur dans des rudes batailles livrées aux soldats français, ils sont des dizaines, des centaines, voire même, des milliers. Ils avaient pour nom Abbas Abdelkader, Aït Amar, Guaouaoui, Salah Takdjerad, Bouhamadouche Djelloul, Akroum Abdelkader dit «Tbib», Amara Rachid, Amara Rabah, Kaddour Achour, Talamali, Bengriche, les frères Abaziz, les frères Hamzaoui, Kentour saïd, Bouiri Boualem, Hachemi Hamoud, Khoudi Saïd, Dichou Ali, Tahanout Saïd, Alouane, Bessami Ali et d'autres, ils étaient les artisans d'un combat idéaliste, un idéal en action qui incarne en quelque sorte un repère qui renseigne sur l'histoire des hommes au sens propre du mot, hors du commun et qui étaient animés d'une bravoure exemplaire. L'adhésion de ces hommes au mouvement national s'est faite bien avant le 1er Novembre 1954, leurs parcours relate avec force détails cet engagement pour libérer le pays du joug colonial. En dépit de leur jeune âge, ils faisaient partie du premier noyau sous le commandement du colonel Amar Ouamrane : on disait d'eux que c'étaient des hors-la-loi qui agissaient dans la clandestinité, qui avaient pris les armes à la main pour faire partie de cette catégorie d'hommes ayant dignement résisté à la colonisatioon française, qui ont eu une participation effective dans la lutte pour le recouvrement de l'indépendance de l'Algérie. Le parcours de ces combattants de la première heure de la Guerre de libération nationale est étonnement atypique. c'étaient des hommes mûrs, malgré leurs jeunes âges, la majorité ne dépassait pas 23 printemps, ils étaient épris des valeurs de liberté et de bravoure, ils étaient issus de l'un des terreaux du combat libérateur dans la région de Bordj-Ménaïel qui était considérée comme le berceau de la Révolution. Ils s'étaient engagés dans la lutte armée pour l'indépendance, ils ne sont plus de ce monde, ils sont morts en chahids, en participant à plusieurs opérations armées et actes héroïques, pendant la guerre ayant opposé l'Algérie, en quête d'intégrité et de souveraineté, à la France coloniale. Ils étaient jeunes mais assez mûrs qui nous rapproche même d'une époque où la discrétion de même que la confidentialité, le sens du sacrifice et le sens de la parole donnée n'étaient pas du tout de vains mots, ils étaient modestes, humbles dans leurs façons d'aborder la discussion. Ils savaient ce qu'ils faisaient et ce qui les attendaient, ils n'avaient aucune peur de la mort, car la lutte avait pris de l'ampleur avec de multiples et horribles affrontements entre les forces armées coloniales et les maquisards, car les moudjahidine commençaient à regagner en masse les maquis. Dans les années 1940, on entendait de temps à autre dans les villes et villages, des chants patriotiques à la gloire des Bouamama, de l'Emir abdelkader, de Fatma Soumeur, de Messali El Hadj, c'est pour cela qu'il a toujours existé un cordon ombilicale des générations, c'est pour cela que la grande lutte ne tarda pas à venir. On a planifié des attentats un peu partout dans la ville de Bordj-Ménaïel comme la pose de la bombe dans les bars, dans les cinémas, c'était le signal d'une véritable guerre fraticide qui a été donné. Au niveau des garages mécaniques de Torregrossa, un jeune du nom de Abbas Abdelkader, plus connu par Abdelkader el Mayate, un apprenti-mécanicien qui adorait les motos a été le principal recruteur d'hommes devant rejoindre la cause algérienne. C'est lui qui faisait les premiers préparatifs du combat libérateur dans la région de Bordj-Ménaïel : Sa mère, Na Houria, actuellement décédée, disait de lui que son Abdelkader rentrait tard dans la nuit sans lui préciser d'où il venait ni sa destination le lendemain, Abdelkader agissait dans la discrétion la plus absolue, mais à un moment donné, il était recherché, l'armée française était informée de ses activités, Na Houria, était une Dame qui a beaucoup souffert, lorsque nous l'avions sollicitée de son vivant, elle a préféré en toute modestie n'en dire que très peu sur sa vie personnelle, mais elle s'étalera longuement plutôt sur son fils Abdelkader et d'autres combattants humbles de l'entourage de son fils. Son fils est monté au maquis, animé d'un esprit patriotique sans jamais revenir, elle a vécu dans l'espoir de revoir son fils après l'indépendance, ce dernier n'est jamais revenu mais elle s'est accroché à un brin d'espoir de certains combattants qui prétendirent l'avoir vu du côté de la frontière tunisienne. Na Houria n'a plus jamais revu son fils Abdelkader, elle n'a jamais fait son deuil, elle n'a jamais su où il est mort et où il est enterré. Cependant, ce qui nous désole est le fait qu'une plaque commémorative épitaphe portant son nom et prénom a été otée de la ruelle faisant office de son domicile maternel. Personne n'a bougé le petit doigt, que ce soit la kasma des moudjahidine, l'APC de Bordj-Ménaïel. C'est lui qui a été le premier contact avec Ramdane Djouab Ramdane. Ramdane Djouab était apprenti-mécanicien aux garages Torregrossa, ce dernier est toujours vivant malgré l'usure de l'âge et les maladies qu'il traine dues aux sevices et tortures qu'il avait endurées. Il avait à peine 14 ans lorsqu'il milita pour la noble cause algérienne, c'était un digne combattant, il a été torturé, détenu dans les prisons coloniales. C'est l'ami fidèle de Amar Zaoui qui était son compagnon durant la Guerre de libération nationale, aujourd'hui, il est bien dommage de voir cette graine de vrai nationalistes ignoré par les autorités locales, les autorités de wilaya et même du gouvernement algérien. Beaucoup sont partis dans l'indifférence totale, comme les Boualem Bacha, les Mustapha Benmansour, d'autres sont malades, la plupart alités chez eux. La Kasma des Moudjahidine de la localité de Bordj-Ménaïel, y compris l'Association des fils de Chouhada, sont pointés du doigt d'avoir manqué à leurs missions, celle de baptiser la ferme Cortesse, comme lieu historique de lieu de torture durant la Guerre de libération nationale. Cortesse se doit d'être un musée pour les générations futures.