En pleine campagne pour le scrutin présidentiel du 12 décembre prochain, les candidats à la magistrature suprême ont divulgué différents axes de leurs programmes électoraux, mais tous se sont mis d'accord sur l'encouragement du climat de l'investissement en Algérie et appuyer les entreprises productives, en particulier les start-up. Pour ce faire, le président du Front Al Moustakbal, Abdelaziz Belaïd s'engage à privilégier une politique nationale d'encouragement de l'investissement, en proposant de soustraire l'acte d'investir à la procédure d'octroi d'agrément préalable et de réformer les procédures de délivrance des agréments de toute nature dans le but de leur conférer une valeur significative. Entre autre, il propose de revoir le système d'aide et d'encouragement de l'acte d'investir et de déterminer des limites au délai de traitement des dossiers d'investissement. Pour ce qui est des investissements faisant appel au financement total ou partiel de l'Etat, le candidat à la magistrature suprême propose de rendre obligatoire, sous peine de sanction, la procédure basée sur la maturation des projets. Aussi, Belaïd promet d'adapter le secteur bancaire aux nouvelles exigences, de lever les contraintes administratives et règlementaires afin de faciliter l'accès aux PME au fond de compétitivité, de créer des centres techniques spécialisés pour jeter des passerelles entre l'université et l'entreprise. De son côté, le candidat Ali Benflis propose un programme détaillé dans lequel il promet de simplifier les procédures administratives pour la création d'entreprises, faciliter l'octroi du foncier aux PME et leur réserver une part dans la commande publique des collectivités locales et des ministères. Il promet, aussi, de réformer le code des marchés publics pour augmenter la transparence dans les appels d'offres, inciter les entreprises étrangères à assurer un transfert technologique aux entreprises nationales et l'institution de «Fonds de Placement Innovation» qui auront pour rôle de collecter l'épargne et de l'allouer à des projets innovants. En matière de gestion des entreprises, le candidat Benflis entend accorder une autonomie de gestion effective aux entreprises publiques en dépénalisant l'acte de gestion et en supprimant toute forme d'intervention directe des tutelles dans la gestion des entreprises, tout en veillant à assurer une plus grande transparence dans la gestion des EPE par la publication régulière des comptes et des rapports annuels. De son côté, le candidat à la magistrature suprême, Azzedine Mihoubi, Secrétaire général (SG) du RND par intérim, s'engage à la refonte des dispositifs Ansej et Cnac pour encourager les projets innovants, la simplification du cadre légal pour la création d'entreprise et la levée progressive du contrôle bureaucratique. Mihoubi prévoit, également, la consécration de l'ouverture partielle du capital des EPE pour un maximum de 34% afin de leur permettre d'améliorer leurs capacités de production, en excluant de cette mesure les entreprises stratégiques. Il est question, par ailleurs, de lancer des partenariats publics privés (PPP) avec des partenaires nationaux et étrangers sur des projets d'infrastructures à haut rendement, selon la formule BOT (Build-operate-transfer), et de limiter la validation requise par le Gouvernement aux projets dans les secteurs stratégiques et représentants des montants supérieurs à 30 milliards DA. Le président du Mouvement El-Bina s'engage, par ailleurs, à renforcer la notion de décentralisation de la décision de là à conférer à la supervision locale un rôle plus important dans le développement. De même qu'il promet, en cas de victoire, de capter davantage d'investisseurs à travers la transparence du marché, la protection des droits de propriété et la garantie de la libre circulation des données dans le cadre d'un système d'information actualisé, crédible et de qualité. Le prétendant indépendant à la présidence de la République, Abdelmadjid Tebboune propose, quant à lui, d'améliorer le climat des affaires, d'encourager l'investissement et de lutter résolument contre la corruption à tous les niveaux. Aussi s'engage-t-il à hisser le taux d'intégration de la production nationale dans les investissements étrangers, ainsi qu'à favoriser et encourager tout investissement qui utilise des intrants et des matières premières nationaux et crée l'emploi.