? Les pertes occasionnées au Trésor public dans l'activité de montage et d'industrie automobile s'élèvent plus de 128 milliards et 983 millions de DA. L'estimation est du représentant du Trésor public dans le dossier de montage automobile impliquant d'anciens ministres et des hommes d'affaires. Un dossier qui a fait l'objet de deux enquêtes judiciaires au niveau de la Cour suprême (pour les cadres supérieurs) et au niveau du Tribunal de Sidi M'hamed (pour les hommes d'affaires) et qui a révélé des faits qualifiés, avant-hier dimanche, de catastrophiques par le parquet du tribunal de Sidi Mhamed d'Alger dans son réquisitoire. «Certains hommes d'affaires géraient des sociétés écrans tout en bénéficiant d'indus avantages fiscaux, douaniers et fonciers», a-t-il dit. Ces pertes, a indiqué le représentant du ministère public, sont reprochées à trois opérateurs poursuivis dans l'affaire, à savoir Mazouz Ahmed, Larbaoui Hassan et Bairi Mohamed. «Les pratiques relatives à l'investissement dans le domaine du montage automobile, étaient basées sur le népotisme et le favoritisme d'un opérateur à un autre sans aucun motif légal, ce qui a élargi le fossé entre le peuple et ses institutions», a expliqué le procureur de la République près le tribunal de Sidi Mhamed d'Alger. En réalité, a-t-il affirmé, il n'y avait aucune activité de montage et d'industrie automobile, précisant que les trois opérateurs Mazouz Ahmed (propriétaire de 27 sociétés), Larbaoui Hassan (34 sociétés) et Bairi Mohamed (9 sociétés) ont exploité leurs relations avec les anciens ministres de l'Industrie Abdeslem Bouchouareb, Bedda Mahdjoub et Youcef Yousfi et avec les deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, pour, a poursuivi le procureur de la République près le tribunal de Sidi Mhamed, arracher des marchés relatifs au montage et à l'industrie automobile en violation des dispositions législatives et règlementaires en vigueur dans ce domaine, et notamment sans la validation du Conseil national d'investissement (CNI). L'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, en fuite, Abdessalem Bouchouareb, avait octroyé d'indus avantages dans des marchés publics. Il avait mis en place une commission d'évaluation technique, qui était en fait une commission fictive puisque les marchés étaient attribués par favoritisme à Larbaoui Hassan, Mazouz Ahmed et Bairi Mohamed. L'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia a octroyé d'indus avantages dans l'affaire de montage automobile au profit de 5 sociétés, dont celle de Mazouz Ahmed qui a bénéficié d'une autorisation exceptionnelle sans respect les lois en vigueur. L'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal a supervisé en personne le dossier du montage automobile, sans en informer la Présidence, et a associé son fils Farès à Ahmed Mazouz dans la société de ce dernier, qui a cédé 23% de ses actions à Farès Sellal, en contrepartie d'indus avantages.