Le candidat à la présidentielle du 12 décembre 2019, a brigué la magistrature suprême en tant que candidat indépendant, d'après les résultats dévoilés, hier, par l'Autorité nationale indépendante des élections. Cette instance qui a, pour la première fois dans l'histoire du pays, organisé le scrutin présidentiel. Élu à un pourcentage de 58,16%, Abdelmajid Tebboune, né le 17 novembre 1945 à Mecheria, dans la wilaya de Naâma, est un homme politique avec une riche expérience sur le terrain. Son élection intervient dans une conjoncture assez spéciale marquée par une crise socio-économique. Quels sont les engagements de Tebboune pour réaménager ce terrain ? Diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA), spécialité économie et finances (1965-1969), il a occupé les postes de ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales, chargé des collectivités locales (1991-1992), ministre de la Culture (1999), ministre des Collectivités locales (2000-2001) et ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme (2001-2002). En 2012, M. Tebboune retrouve le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, élargi en 2013 à la Ville. Avant sa nomination au poste de Premier ministre en mai 2017, il a assuré l'intérim du ministère du Commerce suite à l'absence prolongée pour maladie du défunt Bakhti Belaib. Résoudre la crise de logement et de chômage Ancien ministre de l'Habitat, Abdelmajid Tebboune, connaisseur du dossier, en a fait une de ses priorités. En effet, lors de sa campagne électorale, le nouveau Président avait promis, s'il est élu par le peuple, d'éradiquer définitivement les crises du logement et du chômage» soulignant, dans le même cadre, «son engagement à la mise en œuvre rapide de la décision d'intégration de 400.000 fonctionnaires», ce qui contribuera à l'éradication du problème de chômage. Au volet politique, le candidat à la magistrature suprême a réitéré son engagement à réviser la Constitution et le Code électoral «au cours des premiers quatre mois» de son mandat présidentiel, s'il était élu, en vue de «réaliser le changement escompté et transmette le flambeau aux jeunes», a-t-il dit. Révision de la Constitution Parmi les engagements prévus dans le programme de Tebboune, «une large révision de la Constitution, une reformulation du cadre juridique des élections, un renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique, et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics». Outre «une réforme globale de la Justice, de l'organisation territoriale et de la gestion de l'administration locale», le raffermissement de la démocratie participative figure également parmi les engagements du candidat. A travers son programme, M. Tebboune s'engage, par ailleurs, à «édifier une société civile libre et active en mesure d'assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir, mettre en application un plan d'action au profit des jeunes régi par un cadre réglementaire incluant des mesures permettant de transmettre le flambeau à la jeunesse, et à consolider les composantes de l'identité nationale, à savoir: l'islam, l'arabité et l'amazighité». Au volet économique, le nouveau président vise «l'application d'une nouvelle politique de développement hors-hydrocarbures, la substitution des produits importés par d'autres locaux en vue de préserver les réserves de change, la promotion des start-up et le renforcement du rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l'économie nationale». «Une amélioration du climat des affaires, l'encouragement de l'investissement notamment extérieur direct» sont aussi prévus dans ce programme électoral. Les volets Défense et la Politique étrangères n'étant pas en reste, Tebboune promet de «mettre l'industrie militaire au service de la sécurité et de la défense nationales, et en faveur du développement économique, et s'employer à la révision des objectifs et des missions classiques de la diplomatie algérienne», tout en veillant à «la promotion la participation de la communauté nationale à l'étranger dans le renouveau national». «Je me porte candidat libre et toutes les voies qui me soutiennent sont les bienvenues à l'exception de celles qui gravitent autour du courant étranger ou attentent aux constantes nationales», avait-il déclaré. Le Sud : une priorité Lors de sa campagne électorale, animée sous le slogan «Engagés pour le changement, capables de le réaliser», Tebboune avait indiqué que son programme électoral, qui compte 54 engagements, prévoit des solutions à tous les problèmes de développement de la population des régions de l'extrême-Sud et leur permet de créer de la richesse économique hors hydrocarbures, particulièrement dans les secteurs de la santé, des ressources en eau, de l'agriculture, de l'emploi et du tourisme. Dans ce sens, il avait promis, s'il est élu président de la République, de créer des zones de libre-échange à Djanet et Bordj Omar Driss, tout en assurant la promotion du tourisme saharien, d'en faire une source de richesse économique, de créer de nouveaux postes d'emploi, de procéder à un cadastre des terres dans ces régions et d'assurer leur mise en valeur. Le prétendant à la magistrature suprême, fraîchement élu, s'était également engagé à «créer» un institut spécialisé en agriculture saharienne à Illizi et à développer la filière de l'élevage camelin, à travers l'exportation de la viande caméline à l'étranger. S'adressant aux jeunes, Tebboune avait promis de créer une nouvelle banque pour accompagner et appuyer les projets des jeunes et les projets des start-up, promettant, s'il est élu président de la République, d'accorder une seconde chance aux jeunes qui ont échoué dans leurs projets financés dans le cadre des mécanismes de soutien à l'emploi. Après avoir mis l'accent sur l'impératif de préserver l'authenticité et le patrimoine de ces régions, il a appelé tous les citoyens à «protéger leur pays, en votant massivement» le 12 décembre.