Les poursuites judiciaires enclenchées par la Justice concernant plusieurs dossiers de corruption impliquant d'anciens membres du Gouvernement, de hauts responsables et des hommes d'affaires, ainsi que des membres de leurs familles, touchent des personnes qui étaient perçues, il y a quelques mois encore, dans l'opinion publique comme… intouchables, Or, ils se trouvent actuellement en détention provisoire. Hier, c'est de la prison d'El Harrach que les anciens ministres Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdelghani Zaalane, ainsi que l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, sont venus pour comparaitre devant un conseiller enquêteur à la Cour suprême, dans le cadre des enquêtes sur des affaires de corruption dans lesquelles ils seraient impliqués. Les sources médiatiques qui donnent l'information rappellent qu'ils sont poursuivis pour diverses accusations, à savoir : octroi d'avantages indus dans les marchés publics, gaspillage de fonds publics, abus de pouvoir, conflit d'intérêts et corruption. Les anciens ministres de l'Industrie, Youssef Yousfi et Bedda Mahjoub, sont poursuivis pour octroi de privilèges injustifiés et conclusion d'un accord en violation des dispositions législatives. D'après les mêmes sources, le président du Mouvement Populaire Algérien (MPA), Amara Benyounes est concerné par les auditions d'hier en sa qualité d'ancien ministre du Commerce. Ainsi, la lutte anti corruption suit son cours. Pour rappel, ces anciens ministres ont été placés en détention provisoire à la prison d'El Harrach, le 14 juin, pour Amara Benyounès, le 14 juillet, pour Youcef Yousfi, le 17 juillet pour Mahdjoub Bedda et le 5 août, pour Abdelghani Zaalane. Les anciens ministres Yousfi Youcef et Bedda Mahdjoub sont déjà sous le coup d'une condamnation, chacun à une peine de 10 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500.000 DA, prononcée dernièrement par le Tribunal de Sidi M'hamed (Alger). Quant à Mahieddine Tahkout et des membres de sa famille, ils ont été mis en prison le 10 juin, sur ordre du juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed (Cour d'Alger). Ils avaient comparu, la veille, devant le tribunal de Sidi-M'hamed dans des affaires liées à l'obtention d'indus privilèges dans l'affaire liée aux œuvres universitaires et une autre affaire liée à la société Cima Motors. Des cadres de l'Office national des œuvres universitaires (Onou) et du ministère des Transports ainsi que du ministère de l'Industrie et de l'Agence nationale de développement de l'Investissement (ANDI), avaient comparu à ses côtés. Certains d'entre eux ont été placés, eux aussi, en détention provisoire, à l'issue de leur comparution.