Les exportations algériennes du ciment ont dépassé 1,5 million de tonnes au cours des neuf premiers mois de 2019, notamment vers le Mali et le Niger, a indiqué avant-hier le secrétaire général du ministère du Commerce, Karim Gueche, lors d'un point de presse en marge de la 1ère conférence internationale sur l'exportation du ciment et sa compétitivité à l'international (Seica 2019), tenue au Palais des expositions d'Alger. M. Gueche a évalué la capacité de production du ciment en Algérie à près de 26 millions de tonnes/an, tandis que les besoins de la consommation nationale sont de l'ordre de 20 à 21 millions de tonnes/an, a-t-il poursuivi, en ajoutant que ça permettra au pays «de bénéficier d'un excédent de ce produit pouvant être exporté notamment vers les pays africains». Ainsi, il a estimé au cours de cette conférence que «cette dynamique doit être accompagnée par les pouvoirs publics en mettant en place les facilitations nécessaires notamment en ce qui concerne le transport et la logistique». Cette conférence qui a notamment regroupé nombre de producteurs, d'organismes de financement et d'assurance ainsi que des organisations professionnelles, les différents intervenants ont relevé l'intérêt de trouver les mécanismes nécessaires afin de réduire les coûts de la logistique afin d'augmenter la compétitivité du ciment algérien destiné à l'export. Pour sa part, le P-dg du groupe public des services portuaires (Serport), Djelloul Achour, a appelé les responsables à réduire le coût du fret de l'opération d'export de ciment qui s'élève selon lui à 42 dollars/tonne. Pour ce faire le premier responsable de Serport a proposé «d'utiliser les navires polyvalents qui importent d'autres minerais pour exporter du ciment». Par ailleurs, le représentant de l'entreprise «Biskria Ciment», Tarek Semmoudi, a estimé lors de la même conférence, que la logistique constitue un réel défi dans l'export de ciment. «Notre entreprise est située à 365 km du port le plus proche, celui de Jijel. Cela représente un coût équivalent à 30% du prix total du ciment à l'export», note-t-il au passage. Ainsi, pour ce qui est des défis à relever pour développer l'export du ciment produit en Algérie le représentant a noté particulièrement la mise en place d'entrepôts de stockage, particulièrement au niveau des ports. Il s'agit également, de réduire les coûts de transport terrestre, les frais d'embarquement et les frais d'accostage de navires destinés à l'export de ciment, a-t-il ajouté. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, a estimé, quant à lui, important de mettre à disposition des opérateurs nationaux, une flotte maritime capable de transporter l'offre nationale à l'export afin de ne pas avoir recours à des opérateurs étrangers pour l'export du ciment. «Pour exporter vers Dakar par exemple, cela nécessite 35 jours de fret maritime, ce qui nuit à la compétitivité du produit national à l'étranger», a fait savoir M. Nasri, indiquant que son association a appelé dans ce cadre à l'installation de plateformes logistiques et au renforcement de la flotte nationale de fret maritime et aérien. De son côté, Le responsable export au sein du Groupe Lafarge Holcim Algérie, Hafid Aouchiche, a évoqué la capacité de production de l'entreprise qu'il représente à hauteur de 11 millions de tonnes/an appelée par un surplus de production nationale de ciment par rapport aux besoins du marché local.