«La communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier doivent assumer leurs responsabilités pour imposer le respect de la paix et la sécurité en Libye «, a appelé lundi l'Algérie au sujet de la crise libyenne qui prend de l'ampleur à une vitesse vertigineuse notamment après l'attaque de l'Académie militaires de Tripoli et le début du déploiement des forces turques dans ce pays. L'appel urgent de l'Algérie est intervenu à l'issue des concertations entamées entre Alger et Tripoli lors de la visite urgente qu'a effectuée Fayez El-Serraj avant-hier en Algérie à quelques heures de l'arrivée du Premier ministre turc pour une visite officielle de deux jours. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi 6 janvier, le Président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, M. Fayez El-Serraj», a indiqué un communiqué de la présidence de la République, ajoutant que «la rencontre s'est tenue en tête à tête puis a été élargie aux délégations des deux pays». La source officielle a indiqué au terme de cette visite que la rencontre algéro-libyenne qui s'est tenue dans une conjoncture sensible, suite à l'aggravation de la situation sécuritaire en Libye, a permis aux deux Présidents d'échanger les vues sur les outils et moyens idoines pour l'accélération du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère. «Ces entretiens ont été l'occasion pour le président de la République de rappeler la position constante de l'Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, une position qui repose essentiellement sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats», a-t-on noté. Et d'ajouter que le président de la République a réitéré la nécessité de trouver une solution politique à cette crise qui garantit l'unité de la Libye, de son peuple et de son territoire ainsi que sa souveraineté nationale, loin de toute ingérence étrangère. «Cette position s'est cristallisée, dès le déclenchement de la crise libyenne, par la défense de l'unité territoriale libyenne dans les fora internationaux et à tous les niveaux, par les aides octroyées au peuple libyen frère, qui est l'expression de l'amitié que lui porte le peuple algérien ainsi que le devoir de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui lui incombe envers ce peuple frère, et par l'engagement de l'Algérie au respect des principes du droit international», explique le communiqué de la présidence. Le chef de l'Etat a réitéré son attachement «à préserver la région de toute ingérence étrangère, compte tenu des menaces qui pèsent sur les intérêts des peuples de la région, sur l'unité de leurs Etats et sur la sécurité et la paix dans la région et dans le monde». En effet, «L'Algérie appelle la communauté internationale, particulièrement le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités afin d'imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye et exhorte les belligérants à mettre fin à l'escalade», a-t-il dit. Et d'ajouter : «L'Algérie appelle également les parties étrangères à cesser d'alimenter cette escalade et d'accorder aux parties belligérantes, leur soutien militaire, matériel et humain, et plaide pour le respect de la légalité internationale afin de faciliter la reprise du dialogue pour parvenir à une solution politique à la crise».