Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Gali, a publié un décret présidentiel dans lequel il a nommé le nouveau gouvernement sahraoui, selon un communiqué présidentiel publié par l'agence de presse officielle SPS. Selon ses pouvoirs constitutionnels, Brahim Gali, président de la République, secrétaire général du front Polisario, a publié aujourd'hui, mercredi 15 janvier 2020, deux décrets présidentiels, dont le premier inclut la formation du nouveau gouvernement dirigé par Boucharaya Hamoudi Beyoun comme Premier ministre, et le second comprend la nomination des gouverneurs des wilayas (provinces), a précisé l'Agence SPS. Dans le premier décret, le Président Ghali a dévoilé la composition du nouveau gouvernement dirigé par M. Bouchraya Beyoun. Dans ce nouveau gouvernement, Mohamed Salem Ould Salek, garde son postre au ministère des Affaires étrangères. Le poste du ministre de l'intérieur est conflié à Mustafa Muhamad Aali Sid Al-Bashir, et Mohamed El-Ouali Akeik, au ministère des Territoires occupés et de la Diaspora. Et dans le deuxième décret, le Président Ghali a nommé les gouverneurs des six provinces, El Aâyoun, Aousserd, Smara, Dakhla, Boudjedour, et de Chahed El-Hafedh. Il reste à nommer, selon la mêmes ource, le ministre de la Défense et les délégués en France, en Espagne, à Bruxelles et en Amérique latine. Auparavant, le nouveau Premier ministre, Boucharaya Hamoudi Beyoun, nommé à ce poste par le Président Ghali, lundi dernier, a pris ses fonctions en remplacement de Mohamed El-Ouali Akeik, lors d'une cérémonie protocolaire tenue au siège du Premier ministère de la République sahraouie. u cours de la cérémonie, le Premier ministre sortant a profité de l'occasion pour renouveler ses meilleurs vœux de réussite au nouveau Premier ministre dans sa nouvelle mission. Pour sa part, Hamoudi Beyoun, a réaffirmé l'engagement de continuer à renforcer le travail initié par son prédécesseur. Le Front Polisario «surpris» par les déclarations du porte-parole de l'ONU sur Guerguera Le Front Polisario s'est dit «surpris» par les récentes déclarations du porte-parole de l'ONU sur le rallye-raid Africa Eco Race, qui éludent la question fondamentale des violations des termes du cessez-le-feu par le Maroc. «Le Front Polisario note, avec surprise et insatisfaction, la déclaration attribuable au porte-parole du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental en date du 11 janvier 2020 et de la déclaration faite par le porte-parole lors de sa conférence de presse en date du 13 janvier 2020» concernant la course Africa Race traversant illégalement les territoires sahraouis occupés, écrit le président sahraoui, secrétaire général du Front, Brahim Ghali, dans sa lettre transmise au SG de l'ONU. «Les déclarations publiées récemment par le secrétariat général des Nations Unies ont malheureusement renforcé l'impression au sein de notre peuple que le soi-disant (trafic civil et commercial régulier) à travers le passage illégal crée par le Maroc dans la zone tampon de Guerguerat est beaucoup plus important que l'assurance d'une adhésion totale aux termes du cessez-le-feu et de l'accord militaire n1», s'indigne le SG du Front Polisario dans la même lettre. Dans une déclaration, pour le moins étonnante, le secrétariat général de l'ONU s'est dit samedi dernier «préoccupé par l'augmentation des tensions au Sahara occidental alors que le rallye-raid Africa Eco Race s'apprête à traverser El Guerguerat», a ajouté le Front Polisario. L'ONU a jugé «important de permettre la poursuite du trafic civil et commercial régulier», alors que les termes de cessez-le-feu et de l'accord militaire N 1 interdissent toute activité civile dans cette zone tampon. M.Ghali a estimé qu'«au lieu de tenir le Maroc responsable des récentes actions agressives et déstabilisatrices, le secrétariat des Nations Unies a simplement choisi d'appeler à faire preuve de la plus grande retenue» pour permettre le déroulement de cette course. En acceptant les violations du Maroc «les Nations Unies ont malheureusement contribué à la création d'une zone de facto» dans la bande tampon qui sert de point de passage à différentes sortes de marchandises, y compris illicites comme les drogues fabriquées au Maroc, a-t-il ajouté. «Pire encore, l'ONU demeure spectatrice devant ces activités illégales qui menacent gravement la sécurité de toute la région», a déploré le responsable du Polisario. Et de rappeler à l'intention de l'ONU que la brèche ouverte par le Maroc à Guerguerat n'existait pas au moment de l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu le 6 septembre 1991 ni au moment de la signature de l'accord militaire N1 entre le Front Polisario et la Minurso le 24 décembre 1997 et entre la mission onusienne et le Maroc le 22 janvier 1998. «Aucun de ces accords ne contenaient des dispositions autorisant la création de brèches ou de points de passage pour le ( trafic civil et commercial) ou pour tout autres activités le long du mur militaire marocain», a -t-il encore rappelé. Le président sahraoui a indiqué que cette violation «sapait le concept même et la raison d'être de la bande tampon et représentait une violation persistante de l'accord militaire n 1», précisant que la brèche en question constituait un foyer de tensions qui pourrait «déclencher une guerre à tout moment». M.Ghali a lancé un appel au secrétaire général de l'ONU et au Conseil de sécurité à assumer leurs responsabilités en ordonnant la fermeture de ce passage illégal. Dans le même temps, le président sahraoui a expliqué au SG de l'ONU que les récentes manifestations populaires à Guerguerat "ont été l'incarnation du mécontentement généralisé du peuple sahraoui" face à l'inaction de la Mission de l'Onu pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) et de l'ONU. «Les tentatives désespérées du Maroc d'impliquer des entités étrangères pour ouvrir des soi-disant (consulats) et organiser des événements sportifs dans les territoires occupés du Sahara occidental ne sont que quelques exemples récents», a-t-il indiqué. «Ces actions provocatrices et hostiles constituent une violation du droit international et une grave violation du statut juridique international du Sahara occidental en tant que territoire non autonome, sous la responsabilité des Nations Unies», a indiqué M. Ghali, regrettant que l'ONU ait «malheureusement choisi de fermer les yeux» sur ces actions déstabilisatrices. «Le Maroc joue avec le feu et commettrait une grave erreur s'il persistait à mettre à l'épreuve la patience du peuple sahraoui, déterminé plus que jamais à défendre par tous les moyens légitimes, ses droits sacro-saints et ses aspirations nationales légitimes à la liberté et à l'indépendance», a conclu le SG du Polisario.