Le président de la République, Brahim Ghali, a demandé la fermeture immédiate du passage illégal d'El-Guergarat, ouvert par le Maroc dans cette zone tampon, administrée par l'ONU. Dans une lettre transmise aux membres du Conseil de sécurité, M. Ghali a souligné que le Front Polisario n'avait ni donné son accord pour l'ouverture de ce passage ni approuvé le "trafic commercial" dans cette région. Le président de la Répulique a précisé que l'existence de cette brèche pour le trafic commercial constituait une violation des accords de cessez-le-feu et compromettait le concept de la zone tampon interdite à toute activité civile, affirmant que le Front Polisario n'acceptera pas les tentatives de la puissance occupante ou d'une tierce partie de normaliser la situation illégale à El-Guerguerat ou dans les territoires sahraouis occupés. Le président Ghali a regretté que le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU, n'ait pas fourni au Conseil de sécurité une vue complète et exacte de la situation à El-Guerguerat, rappelant que le passage illégal ouvert par le Maroc n'existait pas au moment de la mise en œuvre du cessez-le-feu le 6 septembre 1991, ni lors de la conclusion de l'accord militaire n 1 entre la MINURSO et le Front Polisario le 24 décembre 1997. Dans une précédente lettre envoyée début octobre au SG de l'ONU, le Chef de l'Etat avait mis en garde contre l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix, du fait des blocages dressés par le Maroc notamment après la démission de Horst Kohler, l'ancien émissaire pour le Sahara occidental. M.Ghali avait réaffirmé que le Front Polisario partageait la conviction du chef de l'ONU, selon laquelle, une solution au conflit au Sahara occidental est possible, fondée sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément aux résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Il avait ajouté que l'ONU ne devait pas permettre au processus politique d'être "l'otage" des conditions préalables du Maroc pour faire dérailler le processus de décolonisation du Sahara occidental, dénonçant les tentatives de la puissance occupante pour consolider le statut quo, et influer sur la nomination du nouvel envoyé personnel du secrétaire général. Le SG du Front Polisario avait affirmé que la montée des tensions dans la région d'El-Guergarat en raison des actions déstabilisatrices du Maroc exigeait une "réponse robuste de l'ONU". Le Conseil de sécurité se réunira le 30 octobre pour proroger le mandat de la mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). La délégation américaine à l'ONU, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, a suggéré de renouveler le mandat de la Mission pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental jusqu'au 31 octobre 2020, selon la première mouture du projet. L'administration américaine avait auparavant appuyé fermement des renouvellements de six mois afin de mettre la pression sur les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, pour revenir à la table des négociations. Washington, semble accorder le temps qu'il faut au prochain envoyé personnel du SG de l'ONU pour remettre le processus de paix sur les rails après la démission de Horst Kohler. Soulignant que le statut quo au Sahara occidental est "inacceptable", le projet américain relève que des progrès dans les négociations sont nécessaires pour améliorer la qualité de vie des Sahraouis sous tous ses aspects. Le projet de résolution appelle également les parties au conflit à reprendre les négociations sous les auspices de l'ONU de bonne foi et sans pré-conditions, en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. (SPS)