Un caillou dans la chaussure de la Confédération africaine de football. Glissé intelligemment par le président de la FIFA, Gianni Infantino, ce samedi à Salé au Maroc, dans le cadre d'un séminaire sur les développements des compétitions et des infrastructures footballistiques énarque. Organiser la Coupe d'Afrique des nations tous les 4 ans, au lieu de deux années. Cette manière de faire n'est pas du goût de ceux qui rêvent d'un football africain égal au schéma d'une grande entreprise de production de meilleur joueur. Le président de la FAF trouve cette proposition à son goût ! Cela n'étonne plus personne, semble dire les observateurs africains. Une Afrique qui continue à déranger, et le football peut être une source à exploiter. Gianni Infantino, le président de la FIFA gère ce football africain, selon ses idées, sans en faire cas de l'avis de la CAF laquelle ne fait que suivre, concrétisant ainsi les vœux de Gianni, lequel pour y arriver crée un espace pour ouvrir un débat sachant que les jeux sont déjà faits. Au vu de la situation actuelle, la Confédération africaine de football est quasiment placée sous la tutelle de la FIFA, il ne reste donc qu'à la CAF de tout prévoir pour passer à la formule de tous les 4 années. Cette injonction déguisée ne peut que s'exécuter... Les avis des médias ne sont pas faux, lorsque un journal africain électronique «A.F» écrit «plus prosaïquement, Infantino espère qu'une CAN tous les 4 ans permette d'éviter les conflits de calendrier avec le Mondial des clubs qui aura lieu lui aussi tous les 4 ans à partir de 2021». Il est à noter que les deux compétitions (CM et CAN) arrivent sur le même plateau tous les 4 ans, ce qui a conduit, il faut croire, à reprogrammer la CAN en 2021 au mois de janvier/février, au lieu de juin/juillet. Si cette injonction est prise en considération par la CAF, cela confirmerait sa faiblesse devant la FIFA. Pourquoi cette idée, considérée par grand nombre de joueurs africains de saugrenue. Il faut attendre 2027 pour lever le rideau sur cette nouvelle formule, puisque les éditions précédentes sont déjà attribuée, tandis que le Mondial des clubs se déroulerait en 2025, 2029, 2033, etc. Indéniablement, la CAF ne peut qu'apposer sa signature donnant son O.-K. pour prendre place dans cette initiative. Serait-elle, en conséquence, prête à abandonner sa vision. «Cela permettrait de donner, semble-t-il, plus de temps aux différends calendriers ? Le débat est donc ouvert. Une autre «excuse» est avancée lors de ce séminaire, «donner plus de temps aux différents pays-hôtes pour préparer l'organisation de la compétition». Mais «si on raisonne en terme de progression sportive des sélections africaines et de développements des infrastructures, il ne s'agira pas forcément d'une bonne nouvelle». Effectivement, puisqu'il y aura moins de matchs officiels, moins de pays qui seraient obligés de pousser les entreprises à accélérer la construction des stades, la situation reviendra à son état. L'Afrique, c'est cela pour ceux qui refusent de voir ce continent bouger, se développer et aller vers une confrontation directe au plan des infrastructures, et par voie de conséquences, à la construction de projets sportifs qui produiraient d'excellents joueurs. La menace est donc là. La CAF accepte de monter dans ce wagon, tout comme Zetchi le président de la Fédération algérienne de football, conduit par le président de la FIFA. Ce qui est certainement sûr, le «O.-K.» de la CAF est tombé au pied du président de la FIFA, et ce, à l'issue de son comité exécutif tenu à Rabat. Les recommandations du patron du foot, vont être suivies d'effet avec «une phase d'implémentation» puis de «mise en œuvre». Les réactions ne se font pas attendre. Le premier à tirer est Claude Le Roy, le sélectionneur du Togo «la décision de la FIFA d'organiser la Coupe du monde des clubs au moins de juin signifie qu'ils sont en train de tuer la Coupe d'Afrique des nations», a-t-il lâché au micro de la BBC. «Quand ils ont décidé de faire de cette compétition avec 24 équipes en même temps que la Coupe d'Afrique des nations, c'est terrible pour la projection de cette belle compétition de la CAN». L'Afrique du football est aussi au service des autres.