Va-t-on passer un Aïd el Fitr «jamais vu», en confinement total à domicile, dépourvu de son rituel traditionnel festif ? Oui, si le gouvernement accepte la proposition que lui a faite le Comité scientifique et de suivi de la pandémie du coronavirus, et révélée ce vendredi par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid. Des premiers pas ont été faits dans ce sens par les mesures prises concernant la prière de l'Aïd et les cérémonies de circoncisions collectives qui devront être adaptées aux mesures barrières dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. Ainsi, la Commission ministérielle de la fatwa a émis, mercredi, une fatwa sur l'accomplissement de la prière de l'Aïd El Fitr à domicile, en groupe avec les membres d'une même famille ou individuellement, en raison de la situation sanitaire induite par la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus. En raison de la situation pandémique, la commission ministérielle de la fatwa affirme que «l'accomplissement de la prière de l'Aïd el Fitr doit se faire à domicile, en groupe avec les membres d'une même famille ou individuellement, et au lieu du travail pour les gens qui assurent la permanence, dans le cadre autorisé, et ce en consécration de ce rite religieux et dans le but d'obtenir le grand mérite et rétribution de son accomplissement, d'autant que cette prière relève de la Sunna avérée et authentique du Prophète (QSSSL)». De son côté, le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie Covid-19 a recommandé le report des circoncisions collectives organisées habituellement au 27e jour de Ramadhan, Leïlat El Qadr (ou nuit du destin), en raison des mesures sanitaires en vigueur pour éviter une éventuelle propagation du virus, a indiqué vendredi à Alger Abderrahmane Benbouzid. A quelques jours de la fête de l'Aïd El-Fitr, le Comité scientifique a mis l'accent sur l'impératif d'annuler également les visites collectives dispensées par des associations ou des citoyens aux malades dans les hôpitaux, tel que souligné par le ministre de la Santé, avant le point de presse quotidien de suivi de l'évolution de la pandémie. Pour le ministre, il faut absolument éviter les rencontres et les regroupements, et il a raison quand on sait que c'est là que peut se trouver le foyer de la contagion. Par ailleurs, le ministre a déclaré, jeudi à Tipasa, que l'obligation, par la force de la loi, du port de la bavette de protection «n'est pas à écarter», si la propagation de l'épidémie du nouveau coronavirus, en Algérie, persiste, et que la situation n'est pas sous contrôle.