Après son adoption à la majorité par les députés de l'Assemblée populaire nationale, le ministre des Finances, Abderahamane Raouya, a présenté avant hier le texte de loi de Finances complémentaire (LFC) pour 2020 devant le Conseil de la nation, et ce lors d'une séance plénière présidée par le président du Conseil par intérim, Salah Goudjil, en présence de membres du gouvernement. Dans ce cadre, plusieurs sénateurs se sont félicités des mesures que comporte le projet de loi, tandis que d'autres ont critiqué certaines de ces dispositions, notamment l'augmentation de la taxe sur les produits pétroliers qui induit une hausse des prix des carburants ce qui pèsera lourdement sur le pouvoir d'achat des citoyens. Intervenant lors de cette plénière, le sénateur Nacer Ben Nebri du parti du Front de libération nationale (FLN) a salué l'attachement du gouvernement au principe du non recours à l'endettement extérieur en dépit du déficit budgétaire prévu dans le PLFC 2020, mettant en avant la nécessité de voir en ce texte une opportunité pour procéder à un redressement financier, d'autant, a-t-il dit, que « l'Algérie a besoin d'une transition économique globale adaptée aux fondements de la nouvelle République». Pour sa part, M. Latrach a mis en avant la teneur du PLFC 2020 qui a préservé « le caractère social de l'Etat » en faveur des citoyens malgré la hausse des prix des produits pétroliers qui est, estime-t-il, une « nécessité ». Le sénateur Ahmed Bouziane du tiers présidentielle a estimé que l'augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) et la suppression de l'impôt sur le revenu pour les salaires inférieurs à 30.000 DA étaient une «charge économique» et que les augmentations dans les produits pétroliers sont «légitimes», mais seront supportés par le citoyen lambda. Il a critiqué dans ce cadre la politique adoptée par le gouvernement concernant les voitures, en ce sens qu'elle n'a pas mis en place une politique industrielle ni de plan d'importation claire. Abdelkader Moulkhoua du RND a critiqué à son tour l'augmentation de la taxe sur les produits pétroliers, qualifiée «d'injuste pour le simple citoyen», au moment où le taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est passée pour les hôtels de 19 à 9%. Il a appelé, à cet égard, le ministère des Finances à accélérer le recouvrement des crédits bancaires et la révision des textes de la Banque d'Algérie (BA). Selon le rapport préliminaire de la commission ad-hoc de la chambre haute du parlement, le projet de loi de finances complémentaire (LFC) pour 2020 «intervient pour faire face aux effets de la crise sanitaire et économique, soutenir le pouvoir d'achat des citoyens, ainsi que pour augmenter le SNMG et maintenir les transferts sociaux». La commission a indiqué, a ce titre, que l'ensemble de mesures prises par le gouvernement, dans le cadre de projet de loi, ont pour but de «surmonter les répercussions de la pandémie, au vu de la stagnation économique mondiale et de la chute des cours d'hydrocarbures en raison de la baisse de la demande sur ces produits sur les marchés mondiaux». La commission a en outre précisé que « les dispositions législatives et les mesures prises en fonction de la situation financière et économique du pays sont méritoires, d'autant que la gestion d'une telle crise que nous vivons à nos jours n'était pas du tout facile pour de nombreuses considérations devant être prises en compte».