Saisissant l'occasion de la commémoration du double anniversaire de l'offensive du Nord constantinois (1955) et la tenue du Congrès de la Soummam (1956), qui ont eu lieu tous deux un 20 août, le Président Abdelmadjid Tebboune a appelé à «tourner la page des divergences et divisions pour une pleine adhésion à la bataille du changement radical que nous avons engagée aux plans politique et socio-économique. Cette même adhésion qui avait permis à nos aïeux de remporter la bataille de la libération en dépassant les calculs étriqués et les considérations personnelles pour se mobiliser autour d'un seul objectif, celui de la renaissance de notre chère Algérie et son rayonnement régional». En visite de travail en Fédération de Russie depuis mardi, à l'invitation de Sergueï Lavrov, son homologue russe, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a fait savoir que l'Algérie et la Russie ont convenu de renforcer leurs concertations sur le dossier libyen qui a été au centre de leurs entretiens. Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, mercredi à Moscou, que «les chars et les canons ne pouvaient être une solution à la crise libyenne» qui doit «plutôt être réglée par le dialogue et le retour à la table des négociations». Sabri Boukadoum a déclaré que l'Algérie et la Russie étaient d'accord sur les questions régionales, soulignant qu'il avait enregistré avec satisfaction la conformité des opinions et des positions à cet égard, dont la première est la crise en Libye, en plus de la conviction mutuelle de l'absence de solution militaire à la crise libyenne, soulignant que l'exigence du respect de l'unité et de la souveraineté de la Libye. Le ministre algérien a ajouté qu'il avait été convenu de commencer à travailler pour atténuer l'escalade militaire actuelle dans toutes les régions de la Libye afin de parvenir à une solution politique dans le cadre de la légitimité internationale et du respect de la souveraineté de la Libye, en plus des résultats de la conférence de Berlin, qui a été approuvée par le Conseil de sécurité. À cet égard, il a été convenu la création d'un mécanisme de consultation et de coordination, car il contribue à trouver la solution attendue pour servir les intérêts du peuple libyen, en plus de consolider la communication concernant le dossier libyen, et toutes les questions soulevées bilatéralement et internationalement. Au cours de la conférence de presse conjointe avec son homologue algérien, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a décrit ce que l'OTAN a fait en Libye comme une aventure criminelle qui menace la sécurité des pays voisins, notamment l'Algérie. Il a indiqué que la conséquence de ces opérations a produit un déplacement de terroristes vers d'autres pays africains, le trafic de drogue et l'immigration illégale. Parlant de la conférence de Berlin, Sergueï Lavrov a souligné que la participation du Président Abdelmadjid Tebboune a contribué au succès de la conférence. Le ministre russe des Affaires étrangères a souligné l'importance de résoudre toutes les crises internationales de manière pacifique conformément à la Charte des Nations unies et de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. Il a fait savoir que les deux pays se sont engagés à mettre en œuvre les résultats de la conférence de Berlin. Il a déclaré maintenir le contact avec toutes les parties, en particulier les voisins de la Libye, et a souligné l'importance du cessez-le-feu et l'arrêt de toutes les opérations de combat, avant le lancement du dialogue politique national global avec la participation de tous les Libyens. Le ministre russe a précisé que l'objectif de ce processus était de restaurer l'unité et l'intégrité de la Libye. Rappelons que le 13 juillet dernier, le Président Abdelmadjid Tebboune avait reçu un appel téléphonique de son homologue russe, Vladimir Poutine, pour discuter notamment des derniers développements en Libye, à propos desquels les deux Présidents ont décidé «d'intensifier la concertation permanente afin de faciliter l'instauration de la paix et de la sécurité dans ce pays frère, dans le cadre d'une solution politique garantissant l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la Libye». Dimanche dernier, lors de son entrevue périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a fait état d'une possible initiative algéro-tunisienne pour la résolution de la crise libyenne, se disant optimiste quant au règlement de cette crise. Il a réaffirmé, à cette occasion, que le règlement du conflit entre Libyens «passe impérativement par la table du dialogue et que l'usage des armes n'a et ne sera jamais la solution». Le Président Tebboune s'est dit optimiste quant à la résolution de la crise libyenne. Rappelant la position équidistante de l'Algérie, le Président Tebboune a réitéré concernant «les décisions individuelles» que l'Algérie «ne soutient ni les unes ni s'oppose aux autres» mais, a-t-il ajouté «nous refusons d'être mis devant le fait accompli».