Pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante, un arsenal de règles existe pour encadrer la campagne référendaire, sur la révision de la Constitution, aussi bien dans le volet audiovisuel que sur le terrain. C'est Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi qui l'a affirmé, hier, mercredi, dans son intervention à l'émission «Daïf Essabah» de la Chaîne II de la radio nationale. Il s'agit pour l'ANIE, a-t-il souligné, de veiller à garantir tous les moyens nécessaires pour le bon déroulement de la campagne. Les mesures règlementaires prises par l'ANIE, incluent la condition de dépôt des dossiers des personnes désirant animer la campagne référendaire dans un délai de cinq jours au moins avant son lancement et la répartition équitable du temps de parole réservé aux intervenants via les médias audiovisuels, en optant pour 20 à 25 mn d'interventions par jour, réparties en cinq plages horaires dans la journée pour une durée de 6 à 10 minutes. Concernant la condition relative à la représentativité parlementaire des partis au niveau des deux Chambres parlementaires, ainsi que leur présence dans 25 wilayas, qualifiée de condition d'«exclusion» par certains, le président de l'ANIE a déclaré qu'il n'y a pas d'intention «d'exclure quiconque», puisque les présidents de partis n'ayant pas la représentativité exigée peuvent y participer en tant que personnalité politique. L'ANIE a finalisé le calendrier de la première semaine de la campagne référendaire. Ces mesures permettront, selon Mohamed Charfi, d'assurer une bonne organisation de cette étape «charnière» dans l'édification de l'Etat de droit. Il a rappelé que la Constitution représente l'enjeu de la démocratie, étant convaincu que plus la loi fondamentale du pays répond aux règles de la démocratie reconnues à l'international, plus elle constituera un outil efficace de gouvernance. Ainsi, ajoute-t-il, la révision de la Constitution devient un impératif pour opérer le changement tant souhaité par le peuple algérien et revendiqué par son Hirak pacifique. A cet effet, il a lancé un appel pour la participation au prochain référendum, arguant que l'amendement de la Constitution est dans l'intérêt du peuple, et une participation massive à ce rendez-vous permettra de le consacrer. Il laisse entendre que ce rendez-vous électoral est une opportunité pour la rétablir la confiance du citoyen en l'Etat. Mohamed Charfi a rappelé également le rôle des membres de l'ANIE répartis à travers 48 wilayas en matière d'organisation, de surveillance et de supervision jusqu'à l'annonce des résultats. Il a fait remarquer que l'ANIE «est issue du Hirak populaire, voilà pourquoi sa responsabilité est grande en vue de garantir la régularité de tout rendez-vous électoral, en témoigne l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 qui a, non seulement abouti à l'élection d'un Président, mais aussi à des résultats incontestables». Pour Mohamed Charfi, l'édification de l'Algérie nouvelle ne saurait être réalisée qu'à travers l'implication de toutes les franges de la société dont l'opposition, sans franchir les limites autorisées, à savoir les constantes nationales qui représentent les fondements de la cohésion nationale mais aussi sans attenter aux mœurs et à l'ordre public, appelant tout un chacun à l'adoption d'une politique «transparente et régulière». Enfin, le président de l'ANIE a annoncé la tenue prochaine d'une réunion des administrations consulaires pour annoncer les procédures prévues pour la communauté algérienne concernant le référendum.