C'est une série télévisée russe qui connaît un succès retentissant à l'international, et son sujet y est sans doute pour quelque chose. Les personnages sont confrontés à une pandémie foudroyante et sont obligés de fuir Moscou pour échapper à la maladie. Toute ressemblance avec le Covid-19 est totalement fortuite, puisque «To the lake» a été réalisée et diffusée en 2019, avant que le virus ne fasse le tour du monde. Au petit jeu des ressemblances, le premier épisode de To the lake réserve quelques surprises : un virus mortel circule avec une vitesse foudroyante et bouleverse la vie des Moscovites, obligés de porter des masques et de se confiner. Très vite cependant, la fiction dépasse la réalité et la série va bien au-delà de ce que nous vivons avec la Covid-19. Les autorités sont totalement dépassées, et le chaos s'installe à Moscou et dans toute la Russie. Un petit groupe de Moscovites tente alors de fuir la ville et de gagner un lac perdu dans le Nord, en Carélie. Ils mettront huit épisodes pour y parvenir (ou pas). Basée sur l'intrigue de Vongozero, un livre russe publié au début des années 2010, la série a été tournée avant le début de la pandémie de Covid-19 – et les auteurs n'imaginaient pas une seconde que leur point de départ narratif serait «rattrapé» par la réalité dès la diffusion des premiers épisodes en décembre 2019. La série connaît un vif succès en Russie, mais la consécration internationale n'intervient qu'en ce mois d'octobre 2020, avec sa diffusion sur Netflix. Car le succès est aussi foudroyant que le virus mystérieux qui fauche les personnages : selon l'agrégateur Flixpatrol.com, la série figure déjà dans le Top 5 des programmes les plus visionnés par la plate-forme américaine. Deuxième saison Pour diffuser «To the lake», Netflix aurait déboursé 1,5 million de dollars selon le journal Kommersant, ce qui est un record pour une série russe. La plateforme américaine a certainement voulu enrichir son offre à l'occasion du lancement cet automne de sa version russe. Mais elle a également misé sur une série de qualité dont le sujet ne pouvait qu'intriguer. Coup de pouce supplémentaire, le maître du suspense Stephen King a lui-même encensé la série sur Twitter. Il est vrai que «To the lake» présente toutes les qualités d'une série accrocheuse, bien rythmée, avec des paysages époustouflants et des acteurs russes remarquables (certains reconnaîtront la formidable Maryana Spivak, vue dans Faute d'amour, d'Andreï Zviaguintsev et dans la série française Le Bureau des légendes). Avec le succès remporté par To the lake, sans précédent pour un programme russe, la suite sera évidemment très attendue. Interrogés par le site Meduza, les auteurs avouent avoir été obligés de tenir compte de leur propre expérience et de ce qu'ils avaient eux-mêmes vécu durant le confinement, pour l'écriture de cette deuxième saison.