Après des vacances prolongées et une période de confinement qui risque de durer, les étudiants de toutes les universités du pays se retrouvent cloîtrés dans leurs maisons, chacun essayant de meubler son temps avec des choses qui passionnent, ou qui ne passionnent pas vraiment. Cette période de confinement s'avère difficile pour les étudiants, comme pour l'ensemble de la population. Bien que le règlement exige un couvre-feu de 19h, voire 15h dans certaines wilayas, jusqu'à 7h le lendemain, la plupart des étudiants affirment avoir opté pour le confinement total, avec leurs familles, ne sortant que pour une raison d'urgence majeure. Cette pandémie, faut-il rappeler, a obligé les universités à suspendre les enseignements du second semestre, pour enfin les lancer et les adapter, il y a quelques jours, sur une plateforme numérique. Les étudiants, confinés chez eux, se sont ainsi tournés vers leurs PC, smartphone et autres outils de connexion à Internet, pour suivre, à distance, les cours pédagogiques désormais disponibles en ligne. Ils se sont également «inventés» des passe-temps pour moins ressentir le stress du confinement. Certains se sont branchés sur les feuilletons télévisés, les séries diffusées sur Internet, notamment sur la plateforme «Netflix». C'est le cas, par exemple, de Nadia, étudiante en 3e année traduction. «N'était Netflix, je n'aurais pas su quoi faire de mes journées. Je pense avoir regardé déjà 5 ou 6 séries sur la plateforme, après avoir fini mes cours en ligne et le ménage à la maison», nous confie-t-elle. Et d'enchaîner : «Je prépare aussi à manger et je prévois chaque jour un petit dessert ou un gâteau à déguster en famille. En fin de journée, je mets une série ou un film pour passer le temps avant de dormir.» Interrogée sur le confinement et son impact psychologique, Nadia affirme que c'est dur à supporter, mais nécessaire en ces temps de pandémie. «Certes, ce n'est pas facile de rester chez soi des journées entières, mais si nous respectons un confinement de quelques semaine seulement, nous en finirons avec ce virus, tout comme les Chinois, et nous reprendrons nos activités habituelles le plus normalement du monde», dit-elle. Nihel, une autre étudiante en 2e année master à la faculté de télécommunication de l'université des sciences et technologie Houari Boumediène (USTHB) et responsable média du club Celec indique, pour sa part, que la prolongation des vacances et du confinement a chamboulé son programme d'étude, d'autant qu'elle devait présenter sa thèse cette année. L'étudiante souligne qu'elle consacre son temps à la maison à bien préparer son mémoire et à apprendre une nouvelle langue, en l'occurrence l'espagnol. «Depuis des années que je voulais apprendre cette langue, mais avec le programme chargé à l'université, je n'ai jamais eu le temps de le faire. Maintenant, grâce au confinement, j'ai commencé à suivre des cours sur YouTube et je dois dire que je m'en sors plutôt bien», dit-elle toute fière. Quant à Sarah, une étudiante qui suit ses études en biologie à l'USTHB, son premier souci est de rester physiquement en bonne forme, durant le confinement. Elle affirme avoir tracé tout un programme d'exercices de fitness qu'elle a réussi à dénicher sur Internet. «Je commence ma journée en faisant le ménage, puis j'assiste au cours en ligne, et de temps à autre je prépare des gâteaux ou un repas. Mais le plus important pour moi est de ne pas rater mes exercices de fitness», explique-t-elle. Il faut savoir, par ailleurs, que durant toute cette période de confinement, les étudiants reçoivent les cours en ligne et remettent leurs travaux de la même manière. Les étudiants de l'USTHB, à titre d'exemple, peuvent assister, à distance, aux cours diffusés en live par vidéoconférences. Ceux de l'université d'Alger 2 sont contraints de télécharger les cours en polycopiés, à travers la plateforme numérique «google classroom». C'est la raison pour laquelle d'ailleurs la majorité des étudiants de cette université se plaignent de cette méthode et appellent les enseignants à adopter d'autres moyens plus commodes, à l'exemple des «directs» ou des séminaires en «vidéoconférence».