Parmi toutes les réactions à l'offense de la France au prophète de l'islam Mohamed (QLSSSL), dans le monde arabo-islamique , celle de l'Arabie saoudite est celle qui brille le plus de par son apathie. Elle est d'autant plus scandaleuse que le royaume est le site des deux premiers lieux sacrés de l'islam, la Kaaba et la mosquée et le tombeau du prophète. Riyad s'est contenté d'un communiqué timide publié par le biais de l'Instance des grands oulémas, qui a signifié que « l'offense à la personne des prophètes et des messagers sert ceux que vous décrivez comme les étant les porteurs des appels extrémistes qui veulent répandre une atmosphère de haine parmi les sociétés humaines ». Aucune réaction officielle de la haute sphère du pouvoir n'a été exprimée pour condamner le lien opéré entre l'Islam et l'assassinat d'un enseignant décapité par un criminel d'origine tchétchène qui voulait, selon la version officielle, se venger de lui pour avoir proposé à ses étudiants d'étudier ces caricatures, dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression. Bien au contraire, au summum de la colère des musulmans, alors que certaines mairies françaises ont autorisé l'affichage d'énormes caricatures du prophète sur les façades des bâtiments de leur ville, l'émir de la ville sainte de la Mecque Khaled al-Fayçal, a trouvé l'occasion bonne pour rencontrer l'ambassadeur de France dans son pays, Ludovic Boy, en présence du gouverneur de Djeddah le prince Méchaal ben Majed ben Abdel Aziz. « Les discussions entre eux étaient cordiaux et ils ont discuté de sujets d'intérêts communs », a veillé de signaler l'agence saoudienne officielle. Et l'ambassadeur français de se réjouir de « l'accueil chaleureux qui lui a été réservé ». Tout est dit pour confirmer que la position saoudienne officielle va à l'encontre de l'humeur générale très indignée dans le monde arabe et islamique. Elle semble même cautionner la position du président français Emmanuel Macron qui a fait part de sa résolution à soutenir la republication des caricatures du prophète Mohammad (QLSSSL). Sur les réseaux sociaux arabes, l'apathie cynique de la réaction saoudienne n'est pas passée inaperçue. « Des discussions cordiales et ils offensent le prophète », s'est irrité sur Twitter Ehab Desuok. «Lui a-t-il fait part de la colère de tous les musulmans pour les dessins diffamatoires de notre prophète, le prophète de la paix, de l'amour, de la piété, de la complaisance, et de l'humanité ?». Lui a-t-il demandé de transmettre à son gouvernement notre colère lorsque Macron le Français a soutenu les dessins qui offensent notre prophète ? », s'est interrogé Suhair Imran. « L'émir de la Mecque aurait dû défendre notre prophète, le message de Dieu et boycotter la France et son ambassadeur», a pour sa part objecté Mohamad Achraf Mohamad. « Une discussion cordiale et les musulmans partout dans le monde toute tendances et confessions confondues crient leurs colère contre la France en raison des caricatures offensant l'islam et les musulmans et ...vous les accueillez et en êtes fiers », s'est indigné Dalaw Awda. «Quelles discussions cordiales peut-il y avoir entre les musulmans et ceux qui se moquent du bien-aimé des musulmans, du maître de l'existence et du sceau des prophètes... N'avez-vous pas honte de la personne du prophète ? Nul bien ne peut venir d'une nation dont le prophète est insulté et qui garde sa coiffure sur la tête ». Un autre internaute s'est offusqué de la tenue de ces discussions cordiales, alors qu'en même temps, en France, les musulmans sont persécutés, des associations caritatives musulmanes sont fermées, des mosquées sont fermées, des écoles religieuses sont perquisitionnées, des musulmanes sont poignardées et ils combattent le voile. Selon un autre tweeter, B 2020 Libya, «ce déferlement pour satisfaire les impies surtout à La Mecque et en ce moment même, n'est pas sage». « Que tu ne veuilles pas l'insulter, soit ! Mais au moins, ne l'accueille pas, par respect pour les sentiments de tes frères, les disciples de ton prophète. Ou alors les un milliard et quelque de musulmans ne représentent rien pour toi émir », a-t-il écrit dans un tweet à l'adresse de l'émir de La Mecque. Certains observateurs ont constaté pertinemment que les positions les plus fortes contre le blasphème du prophète étaient venues de pays islamiques non arabes. Par la voix du président en Turquie, Recep Tayyip Erdogan et celle du Premier ministre pakistanais, Imran Khan. Et de la part du guide suprême de la révolution en Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a été le premier à répliquer, début septembre, à la décision du journal satirique Charlie Hebdo de republier ces caricatures. «C'est une faute impardonnable», a-t-il taclé, estimant que le prétexte de liberté d'expression est « une arnaque à l'opinion publique ». Face à l'indifférence du royaume saoudien, alors qu'il est le premier concerné, s'érigeant de part sa position géographique en « défenseur des Deux Harams », les lieux sacrés de l'Islam, des voix s'élèvent qu'il ne mérite pas ce prestige, car incapable d'assumer la responsabilité qui en incombe. Son leadership pour le monde arabo- islamique est plus compromis que jamais, alors qu'il parraine la normalisation des régimes arabes avec l'entité sioniste, l'usurpatrice du troisième Lieu saint de l'Islam, la mosquée d'al-Aqsa. Au grand mépris de l'opinion publique.