Maintes fois et sur ces mêmes colonnes alors que la situation était encore maÎtrisable, l'alerte avait été donnée sur la situation de laisser-aller à laquelle était, est toujours confronté, le pays en termes de contamination au Covid-19 avec des cas mortels. Certains élus locaux s'étaient satisfaits de quelques actions routinières très mal suivies pour être d'une quelconque efficacité dans la chaîne de lutte contre ce virus mortel. Aujourd'hui la situation a atteint le point de non-retour avec l'index pointé sur les citoyens. Ces derniers sont qualifiés d'indisciplinés. Pour peu, les walis diront qu'ils sont à l'origine de la hausse du taux de contamination mortelle au Coronavirus. C'est d'ailleurs ce qu'a reconnu le wali de Annaba, celui-là même, qui a interdit l'accès du siège de la wilaya à quiconque émet une voix discordante par rapport à la sienne. Il a affirmé : «La situation est extrêmement grave. Nous n'avons plus le temps, encore moins les moyens pour stopper la propagation du virus. L'unique solution pour faire face, demeure la prise de conscience citoyenne par les habitants à travers notamment le respect des mesures barrières». Quelques semaines plus tard, était émise l'instruction du chef de l'Etat portant sur la réouverture à l'accomplissement de la prière du vendredi des mosquées d'une capacité de plus de 1.000 fidèles. Auparavant, le wali comme plusieurs d'autres avait fait la sourde oreille aux alertes émises par les représentants de la presse. La crainte du pire que craignent des autorités sanitaires algériennes se matérialise chaque jour un peu plus. Elle est reflétée par une pandémie de la Covid-19 dont le décompte macabre en constante hausse n'arrête pas. Pour les experts algériens, le pic de cette croissance devrait être atteint entre la première et la deuxième semaine de ce mois de novembre 2020. «...Il faut s'attendre à un afflux important de malades dans les structures sanitaires. Celles-ci seront vraisemblablement débordées du fait que les efforts en cours ne sont pas finalisés à temps en termes de distanciation sociale. Sont également obligatoires, le port de la bavette dans tous les lieux publics et l'interdiction des fêtes familiales. Le contrôle est chapeauté par la mise en place d'une commission élargie aux structures sanitaires dans chaque wilaya. Il s'agit aussi d'assurer un suivi strict des lieux publics, des transports en commun et des marchés. C'est dire que la dénonciation des insuffisances des walis n'est toujours pas à l'ordre du jour. Ce pourquoi, depuis ce dernier vendredi, se multiplient les menaces de confinement général. Or, cette situation est la conséquence de ce qui semble être une incompétence totale de certains walis. C'est dans ce sens que l'exécutif et autre administration de chaque wilaya ont été instruits à l'effet de faire appel aux entreprises de production des équipements (bavettes, masques gants...). Ces dispositions s'ajoutent à celles déjà prises telles que l'instauration de couvre-feux nocturnes, la fermeture des écoles à risques de contamination ainsi que les mosquées et autres sites de rassemblement public. L'objectif reste la maîtrise de la contamination partout à travers le pays pour éviter d'atteindre le point de non-retour. Il n'en demeure pas moins que beaucoup restent à faire dans d'autres régions où la situation aurait atteint le point de non-retour. A l'image d'Alger, Annaba, Jijel et Blida où les populations semblent avoir fait peu de cas des mesures de confinement. Il y a aussi celles démunies de moyens sanitaires conséquents pour lutter contre le virus. Malgré l'engagement des praticiens et corps paramédicaux dont elle dispose, la wilaya d'Annaba vit cette épreuve. Un éternuement, une douleur à la poitrine et le stress est aussitôt suivi par une multitude de questionnements des parents en relation avec la scolarisation ou la garde des enfants. Pour d'autres, il s'agirait du choix à prendre : se maintenir à son poste de travail ou établir un arrêt de travail ? Sur les réseaux sociaux, les autodiagnostics vont bon train depuis le début de la pandémie. Un phénomène qui, visiblement, ne s'estompe pas avec les mois. Le moindre «symptôme» est toujours scruté, analysé, décortiqué. C'est la première fois qu'on vit une pandémie mondiale de ce genre, affirme un praticien médical. Il cite pour l'exemple le stress d'accompagnement qui caractérise tout un chacun des malades atteints d'un symptôme autre que ceux spécifiques au Covid-19. A Alger, Annaba, Jijel, Blida et dans d'autres régions du pays, c'est la Covid-19 qui s'installe dans le quotidien des uns et des autres. Depuis ce dernier vendredi, les menaces de confinement général se multiplient pour l'isolement des populations à foyers contaminés. C'est donc pour répondre à une demande de décontamination qui sera accrue que les directeurs de l'exécutif et autres administrations de chaque wilaya ont été instruits à l'effet de faire appel aux entreprises de production pour produire des équipements efficaces limitant la propagation du virus. En tout état de cause, en ce qui concerne Annaba, le directeur de l'exécutif local reconnaît que, la situation générée par la Covid-19, a atteint le point de non-retour». A l'image d'Alger, Jijel et Blida où les populations et même les cadres de wilaya semblent avoir fait peu de cas des mesures de confinement. Il reste que de nombreuses régions restent accessibles à la pandémie Covid-19. Notamment celles démunies de moyens sanitaires pour lutter contre le virus pour cause de système de santé défaillants et les zones d'ombre.