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USA-Europe et Chine-Inde et leurs impacts sur le nouveau pouvoir économique mondial
Les enjeux géostratégiques 2021/2030/2035 de la transition énergétique
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 11 - 2020

Les USA/Europe qui représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial pour une population inférieure à un milliard d'habitants poussent à l'efficacité énergétique et à la transition énergétique afin de luter contre le réchauffement climatique. Car si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique que les USA et l'Europe, il faudrait cinq fois la planète actuelle.
Je rappelle que selon le rapport de l'ONU, une sécheresse sans précédent frappera l'Afrique du Nord et l'Afrique sub-saharienne à l'horizon 2025. Cette prise de conscience d'un désastre planétaire a été accentuée avec l'épidémie du coronavirus où la majorité des pays ayant entériné l'Accord de Paris, issu de la COP21, engagement conforté à la COP22 de Marrakech devraient axer leurs efforts pour la limitation du recours aux énergies fossiles, charbon et pétrole horizon en tête, le monde et donc aller vers un Mix énergétique, l'énergie de l'avenir horizon 2030/2040 étant l'hydrogène où la recherche développement connaît un réel essor.
3.-La transition énergétique suppose pour l'Algérie, une stratégie d'adaptation
Dans ce cadre de la transition énergétique, existent deux axes pour l'Algérie. Le premier axe est d'améliorer l'efficacité énergétique car comment peut-on programmer 2 millions de logements selon les anciennes normes de construction, exigeant de fortes consommation d'énergie alors que les techniques moderne économisent 40 à 50% de la consommation. Par ailleurs, s'impose une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international) occasionnant un gaspillage des ressources avec des trafics de produits subventionnés hors des frontières, qui sont gelés transitoirement pour des raisons sociales.
A cet effet, une réflexion doit être engagée par le gouvernement algérien pour la création d'une Chambre nationale de compensation (mes propositions opérationnelles datant de 2008 direction audit sur les carburants ministère Energie-Sonatrach), que toute subvention devra avoir l'aval du Parlement pour plus de transparence, Chambre devant réaliser un système de péréquation, segmentant les activités afin d'encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couche sociale, impliquant un système d'information transparent en temps réel. Le deuxième axe est le développement des énergies renouvelables devant combiner le thermique et le photovoltaïque dont le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l'avenir. Or, avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique.
La production à grande échelle permettrait de réduire substantiellement les coûts tout en favorisant à l'aval une multitude de PMI-PME, renforçant le tissu industriel à partir des énergies propres (industries écologiques). La promotion des énergies renouvelables suppose des moyens financiers importants en investissement et en recherche-développement. Depuis de longues années les gouvernements successifs ont annoncé que l'Algérie installera une puissance d'origine renouvelable de près de 22 000 MW dont 12 000 MW seraient dédiés à couvrir la demande nationale de l'électricité et 10 000 MW à l'exportation et que d'ici 2030, l'objectif serait de produire, 30 à 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables : beaucoup de paroles, plus de cinq Conseils des ministres lui ont été consacrés depuis et des réalisations insignifiantes faute d'une stratégie clairement définie.
Car tout le problème consiste en la mobilisation du montant de l'investissement, grâce à un partenariat gagnant/gagnant, de se préparer déjà à former la ressource humaine pour la maîtrise technologique et donc se préparer à ces nouvelles mutations énergétiques, le pays devant connaître de fortes turbulences financières entre 2021/2022 et s'éloigner de cette mentalité rentière. Comme je l'ai démontré récemment dans l'interview donnée à l'American Herald Tribune – USA -le 23 avril 2020 «Prof. Abderrahmane Mebtoul : We Have Witnessed a Veritable Planetary Hecatomb and the World Will Never be the Same Again», l'impact de l'épidémie du coronavirus sur l'économie mondiale sera fonction du vaccin dont les dernières nouvelles optimistes ont permis une hausse du cours des hydrocarbures le 13 novembre 2020 à plus de 43 dollars le Brent mais n'ayant pas influencé le cours du gaz naturel qui s'établit à 2,949 dollars le MBTU. Cependant, évitons toute euphorie car le rapport de l'OCDE de novembre 2020 ainsi que la déclaration de la directrice du FMI en date du 11 novembre 2020, si reprise réelle il y a, il ne faut pas compter avant fin 2021, début 2022. Selon le rapport de l'OPEP d'octobre 2020, la demande mondiale de pétrole fin 2020 devrait reculer plus fortement qu'anticipé jusqu'à présent, de 9,5 Mb/j, pour atteindre 90,2 Mb/j en raison de la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19 et concernant la demande mondiale pour 2021, revue à la baisse, de 0,4 Mb/j par rapport à cette demande devrait en 2021 s'établir à 96,9 Mb/j, loi des prévisions avant la crise de plus de 100 millions de barils/jour.
A court terme, les recettes de Sonatrach auxquelles il faudrait retirer les coûts et les parts des associés pour avoir le profit net, contre d'environ 34 milliards de dollars en 2019 devrait s'établir fin 2020 entre 19/20 milliards de dollars au vu des dernières statistiques de l'ONS du 7 novembre 2020 et dans l'hypothèse d'un cours moyen de 35/37 dollars le second semestre 2020 pour le pétrole, et 3⁄4 dollars le MBTU pour le gaz et devant tenir compte de la baisse des exportations en volume physique. Or sans un apport extérieur, les prévisions du ministre de l'Energie dans sa déclaration du 11/11/2020 d'investir 20 milliards de dollars dans le gaz durant les cinq prochaines années est difficilement réalisable dans la conjoncture actuelle avec de surcroît l'apparition de nombreux concurrents. Le rapport de Sonelgaz prévoit un besoin de plus de 20 milliards de dollars entre 2020/2029 sans compter les autres secteurs dont plusieurs conseils des ministres ont prévu 60 milliards de dollars pour les énergies renouvelables. Où trouver le capital argent avec la baisse des réserves de change 44 milliards de dollars fin 2020 selon le gouvernement, 35/36 selon le FMI d'autant plus qu'entre 2021/2022, l'Algérie connaîtra de vive tensions budgétaires. Or, le PFL 2021 prévoit une baisse de la fiscalité pétrolière estimée à 1919,2 milliards de dinars, artificiellement gonflé par le dérapage du dinar par rapport au dollar pétrole/libellé en dollars d'au moins 10%, contre 2667 en 2019, soit une baisse de 748,8 milliards de dinars.
Le PLF 2021 prévoit également des dépenses budgétaires (dépenses de fonctionnement et d'équipement) qui se situent à environ 8113 milliards de dinars, tandis que les recettes fiscales globales (ordinaires et pétrolières) sont estimées à 5328 milliards de dinars, soit un déficit budgétaire record de 2784,8 milliards de dinars soit au cours de 128 dinars un dollar plus de 21,75 milliards de dollars contre à la clôture 2020 de 18,60 milliards de dollars. Le déficit global du trésor prévu est de 3614,4 milliards de dinars, soit 28,26 milliards de dollars, soit 17,6% du PIB. Nous assistons également à une augmentation du budget de fonctionnement et à une augmentation des transferts sociaux estimés par le PLF2021 à 1 927,5 milliards de dinars, soit 15,06 milliards de dollars en hausse de 79,98 milliards de dinars par rapport à la Loi de finances 2020, dont 63,8% destinés à l'habitat et à la santé. Et comme dans les années passées, le PFL2021 ne propose pas d'actions ciblées et donc pas de solutions concrètes sur les véritables impacts de réduction des inégalités et de la cohésion sociale. Cette vision est intenable dans le temps car la justice sociale ne saurait signifier égalitarisme, source de démotivation des énergies créatrices et pouvant conduire le pays à la dérive économique et sociale, toute nation ne pouvant distribuer plus que ce qu'elle produit.
Fortement connectée à l économie mondiale via les exportation des hydrocarbures, la raison principale de cette situation socio économique est la baisse des recettes d'hydrocarbures due à l'épidémie du coronavirus mais également des nouvelles tendances du nouveau modèle de consommation énergétique au niveau mondial avec la dépense publique qui reste le facteur essentiel de la croissance économique. En résumé, en décidant un investissement massif dans le cadre de l'efficacité énergétique, les énergies alternatives aux fossiles classiques dont les énergies renouvelables, le nouveau pouvoir USA, l'Europe, suivi de la Chine et de l'Inde, ont les moyens de leurs politiques. Le monde devrait connaître horizon 2030 un profond bouleversement de la carte énergétique et donc du pouvoir économique mondial, l'énergie étant au cour de la sécurité des nations ( interviews – Pr A. Mebtoul Africa Presse Paris, American Herald Tribune et Afrik Economy 2019//2020). Aussi les changements économiques survenus depuis quelques années dans le monde ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d'ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir, une stratégie axée sur la bonne gouvernance, la valorisation du savoir avec l'objectif horizon 2030, la transition numérique et énergétique.
Un bon développement allège le poids sur les forces de sécurité ; un frein au développement par une mauvaise gouvernance accroît les tensions sociales et donc l'insécurité. L'Algérie n'a pas d'autres choix que de réussir les réformes dont celle de la transition énergétique, qui seront douloureuses à court terme mais porteuses d'espoir à moyen et long terme pour les générations présentes et futures. Rester en statut quo en retardant les réformes structurelles conduira inéluctablement à la cessation de paiement fin 2021, début 2022 avec les risques de tensions sociales. Ce qu'aucun patriote algérien ne souhaite. J'ose imaginer une Algérie où les nouvelles générations vivront confiantes et heureuses dans leur pays et où nous assisterons à un retour volontaire progressif des cadres expatriés. Aussi, l'Algérie qui a d'importantes potentialités, grâce à la mobilisation de tous, dans le cadre d'un nouveau contrat social, sera ce que le peuple algérien et les responsables chargés de gérer la Cité voudront qu'elle soit.
(Suite et fin) Professeur des universités Expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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