Malgré les divergences en intérêt et dans la vision ou le système politique des pays partenaires, notamment, en ce qui concerne la mise en œuvre de la zone de libre-échange, l'Union européenne (UE) reste «le principal partenaire stratégique» de l'Algérie en termes d'échanges commerciaux. Malgré la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a aggravé la crise économique des pays des deux rives après la fermeture des frontières, l'Europe demeure le premier fournisseur de l'Algérie, «de par la position géographique, l'accord d'association entre les deux parties et la qualité des produits», a déclaré jeudi dernier le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Khaled Bouchelaghem dans un entretien accordé à l'APS, en se référant aux indicateurs et opérations réalisés en 2020. Alger refuse pour l'instant le libre-échange avec ses partenaires européens et veut réévaluer cet accord pour se protéger de l'appétit des étrangers. La France reste le premier partenaire commercial de l'Algérie. Elle occupe la première place du classement des pays fournisseurs de l'Algérie avec 10 %, suivie de l'Italie (7%), l'Allemagne (6,5 %) et l'Espagne (6,2 %), contre 17% de la Chine. En contrepartie, l'Europe reste le premier client de l'Algérie. Le taux des exportations, notamment, de gaz et du pétrole vers l'Italie avoisine les 14,5% suivie de la France (13,7 %) et de l'Espagne (10 %) contre 9 % pour la Turquie et 5 % pour la Chine. En dépit de la baisse du rythme des échanges, l'Europe maintient sa position de premier fournisseur et client de l'Algérie. «L'UE demeure le principal partenaire stratégique de l'Algérie en 2020 selon les chiffres réalisés, de par la position géographique, l'accord d'association en vigueur entre les deux parties et la qualité des produits», a affirmé le responsable, indiquant que «le tarif douanier des marchandises provenant des pays de l'UE s'élève à 15% contre un tarif douanier de 30 % pour les autres pays à travers le monde». Toutefois, la valeur et le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'UE sont appréciés différemment, ce qui explique le retard accumulé dans l'entrée en activité de la zone de libre-échange et surtout du processus du démantèlement tarifaire graduel à l'importation, prévu en 2017 entre l'Algérie et l'UE (Union européenne) dans le cadre de l'Accord d'association signé en 2005, mais qui a été reporté à nouveau à septembre 2020. Il est utile de rappeler que l'Algérie est le premier pays maghrébin à demander la révision du calendrier du démantèlement tarifaire dans l'objectif de protéger ses entreprises, particulièrement, excluant, toutefois, la révision ou suspendre de l'Accord d'association avec l'UE à laquelle ont appelé plusieurs partis politiques et parties civiles. Cet accord n'est plus au goût de l'Algérie qui considère le bilan de cette coopération mitigé comparé à ses ambitions initiales, contrairement à l'UE qui a qualifié la valeur et le volume des échanges commerciaux de «satisfaisant et positif». Répondant à quelques questions relatives à l'évaluation de cet accord depuis son entrée en vigueur, le DG du commerce extérieur a rappelé qu'»il comporte le démantèlement tarifaire graduel à l'importation jusqu'à 2021 pour atteindre 0 % des taxes douanières», expliquant qu'»en septembre 2020, ces taxes ont été totalement démantelées en vue de permettre aux entreprises algériennes de renforcer les capacités concurrentielles de leurs produits avec ceux européens. Depuis septembre dernier, tous les produits industriels importés depuis les Etats de l'UE et inscrits dans l'accord sont soumis au démantèlement tarifaire à condition qu'ils comportent le certificat de l'origine». Une mesure plutôt protectionniste, notamment, des produits industriels. La suppression des droits de douane avec l'UE, dans le cadre d'une zone de libre-échange en vigueur (sans paiement de droits de douane), est limitée «dans ses annexes, uniquement aux produits industriels», a-t-il précisé, expliquant que «les produits agricoles et la richesse animalière sont scindés en deux types, dont les produits non concernés par le démantèlement des barrières tarifaires et les produits pour lesquels des tarifs douaniers bas sont appliqués». En voulant réévaluer l'accord d'association avec l'UE, l'Algérie veut surtout corriger et améliorer sa défense commerciale comme «recourir à des mesures de sauvegarde automatiques».