Les Algériens fêtent aujourd'hui le 2ème anniversaire du hirak «béni», «moubarak», comme le qualifie le Président Abdelmadjid Tebboune, dans une Algérie nouvelle qui se construit progressivement, en fidélité aux sacrifices consentis par la génération qui a libéré le pays du colonialisme. Le 22 février est célébré comme la «Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie», en hommage au peuple et à son armée à l'origine d'un Hirak qui a suscité l'admiration de par le monde et au cours desquelles, et en dépit de son ampleur, pas une goutte de sang n'a été versée. Dans son discours à la Nation de jeudi dernier, le président de la République a évoqué le Hirak authentique béni, «un Hirak qui a épaté tous les pays et sauvé l'Algérie d'une tragédie en acceptant les élections avec un grand sens politique». En sortant massivement dans la rue, le 22 février 2019, les Algériens ont créé un mouvement populaire accompagné par l'Institution militaire, pour stopper net l'aventure du 5ème mandat brigué par l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, synonyme de poursuite de l'usurpation du pouvoir par des forces extraconstitutionnelles et du pillage des richesses nationales par les oligarques et leurs alliés politiques coalisés dans el ‘issaba (le gang). Le hirak a été marqué par deux magnifiques slogans : «Djeich chaâb khawa khawa» (l'armée et le peuple sont frères») et «Silmiya, Silmiya» (pacifique, pacifique), qui ont, dès le début, signifié le refus de toute provocation et qui, de fait, ont empêché que des intrus entraînent le mouvement populaire dans la voie du chaos souhaité par les ennemis de l'Algérie. Le souci permanent de sauvegarder la stabilité du pays s'est manifesté à chacune des interventions du défunt général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'ANP, durant les semaines qui ont suivi le déclenchement du «Hirak». Dès le 5 mars 2019, il avait appelé le peuple à «s'ériger en rempart» contre tout ce qui pourrait exposer le pays à des «menaces aux retombées imprévisibles» et contre ceux qui «veulent (le) ramener aux douloureuses années de braises» du terrorisme. Dans son numéro du mois de février, la revue El-Djeich a rappelé que l'ANP, depuis le début des marches populaires, «a adopté une position de principe immuable, en se tenant aux côtés du peuple, en s'alignant sur ses choix et sur tout ce qui pourrait répondre à ses revendications, dont les plus importantes ont été concrétisées sur le terrain, tandis que d'autres sont sur le point de l'être progressivement, à l'exemple des élections législatives, comme l'a annoncé le président de la République à plusieurs occasions». Deux ans après le 22 février 2019, dans un pays apaisé, tel que tous le veulent, les Algériens peuvent mesurer le chemin parcouru et se préparer à ce qu'il reste à faire. Le scrutin présidentiel du 12 décembre 2019 qui a vu l'élection de Abdelmadjid Tebboune à la Présidence de la République, a constitué le premier acquis institutionnel de l'Algérie nouvelle revendiquée par le Hirak. Le deuxième acquis a été la Constitution votée par référendum populaire le 1er novembre 2020. Maintenant, se profilent en perspective rapprochée, les élections législatives qui donneront à l'Algérie, une Assemblée populaire nationale libérée de l'emprise de l'argent, tout comme le seront aussi, les Assemblées populaires de wilayas et communales. Dans le cadre du Hirak, la lutte contre la corruption a soulagé les Algériens qui désespéraient qu'un jour leur justice s'attaque aux intouchables qui, pour s'enrichir, se sont rendus coupables d'actes délictueux qui ont porté atteinte à l'économie et à l'équilibre social du pays. Jeudi dernier, le Président Tebboune a pris des mesures d'apaisement qui ont bénéficié à 33 détenus dont 21 condamnés définitivement à des peines de prison ferme pour des actes liés à l'utilisation des réseaux sociaux ou commis lors de rassemblements, et 12 n'ayant pas écopé de peines définitives, mais impliqués dans des actes similaires. Des extrémistes continuent d'appeler sur les réseaux sociaux, à partir de l'étranger, à des rassemblements dans le but de provoquer des heurts et de créer le désordre dont personne ne veut en Algérie. D'autres sèment l'illusion de pouvoir revenir à la case de départ. La police a pris ses dispositions pour faire face à toute éventualité de trouble à l'ordre public.