Un hommage a été rendu, jeudi à Alger à la moudjahida symbole Djamila Boupacha, ainsi qu'à la moudjahida Hassiba Benyelles et au moudjahid Mahmoud Arabji, en reconnaissance de leur rôle lors de la Guerre de libération nationale dans le quartier de La Casbah, et ce à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de La Casbah. Organisée par le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit et le ministère de la Culture et des Arts au niveau du Centre des arts et de la culture du Bastion 23 (Alger), la cérémonie d'hommage qui a vu la présence de figures historiques et estudiantines, se veut une reconnaissance de leurs efforts consentis lors de la Bataille d'Alger (1957-1962). La moudjahida Djamila Boupacha qui est parmi les symboles de la guerre de libération nationale les plus importants dans le réseau des fidayiate du quartier de La Casbah, avait posé des bombes qui ont ciblé plusieurs sites des forces d'occupation dans la ville d'Alger. Le secrétaire général (SG) du ministère des Moudjahidine, Laid Rebika a affirmé, dans son allocution d'ouverture de la rencontre que la moudjahida faisait partie des héroïnes de la Bataille d'Alger, indiquant que cet hommage se veut «un geste de reconnaissance» à cette femme héroïne et à tous les artisans de l'histoire du pays, en vue «de préserver la Mémoire historique et ses symboles». Rappelant «l'attention particulière accordée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune à l'Histoire nationale et à notre patrimoine authentique, soulignée à maintes reprises dans ses orientations, l'intervenant a appelé à «élargir la restauration des monuments historiques pour témoigner, au fil des générations, du lourd tribut que notre peuple a payé pour faire face à la barbarie de l'occupation coloniale et pouvoir vivre librement et dignement sur sa terre, fier de son passé duquel il s'inspire pour façonner son avenir dans une véritable démocratie et justice sociale». La rencontre a été l'occasion pour le SG du ministère des Moudjahidine et ayants-droit de rappeler le rôle de La Casbah d'Alger en tant que bastion de la Glorieuse révolution de libération, où des femmes et hommes brillants sont nés et où les belles images de lutte armée ont été enregistrées en vue de la libération du pays et de la défense de l'honneur et de la dignité humaine. De son côté, l'emblématique Moudjahida Djamila Boubacha a salué dans son intervention cette initiative et ce geste et souligné son optimisme quant au degré de conscience chez les jeunes algériens qui sont appelés à faire montre de «prudence et de vigilance contre tout ce qui se trame contre l'Algérie et son unité», relevant à ce titre la nécessité pour ces jeunes de «jouer leur rôle dans l'édification du pays». Elle a également évoqué des stations de son parcours de lutte devant les tribunaux coloniaux après sa détention en 1960, puis sa condamnation à la peine de mort, suite à sa participation, en compagnie des Moudjahidate Djamila Bouhired, Baya Hocine et autres, aux opérations de fidai par des bombes. Cela devint une affaire d'opinion publique internationale car ayant trait à la mise à nu de la torture brutale exercée par l'armée française dans les geôles, en attirant la sympathie des grandes personnalités politiques et culturelles dans le monde. Pour sa part, la chercheuse Nabila Larbas a tenu à évoquer les stations les plus importantes de la lutte révolutionnaire dans le quartier de La Casbah durant la période 1954-1962 et le rôle militaire des groupes révolutionnaires dans la région libérée (4e région), rappelant les actes criminels menés par l'armée d'occupation française, notamment en 1957, à l'instar du blocus, des barrages de sécurité et des actes de torture, de détention, de perquisition et de viol. De son côté, l'universitaire Mohamed Tayeb Laagab a passé en revue le sujet de «l'identité urbaine de la ville de La Casbah en rappelant les circonstances historiques dans lesquelles la ville d'Alger fut créée».