Le directeur général des Archives nationales et conseiller auprès de la Présidence de la République, chargé des archives nationales et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, a affirmé jeudi que l'hommage rendu à la regrettée avocate et militante Gisèle Halimi se voulait une halte en reconnaissance à tous ceux qui ont aimé l'Algérie et défendu leurs militants et moudjahidine pendant la glorieuse révolution. Lors de l'hommage rendu à Gisèle Halimi ainsi qu'aux membres du collectif d'avocats du FLN, M. Chikhi a indiqué que cette halte visait à «rendre hommage à une moudjahida dans les rangs de la révolution de libération nationale à travers son militantisme et sa lutte dans les tribunaux coloniaux français, pour faire face à l'impitoyable machine coloniale». A cette occasion, le responsable a mis en avant «l'effort colossal consenti par la défunte Halimi et le collectif d'avocats algériens et français mobilisé par le FLN pour la défense des militants et moudjahidine ayant revendiqué le droit de l'Algérie à la liberté et à l'indépendance et affiché leur opposition au colonialisme, lors de procès iniques dont la majorité était militaire». «L'Algérie n'oubliera jamais les avocats qui ont pris position en faveur de la révolution, dont la regrettée avocate Gisèle Halimi qui a brillamment défendu la moudjahida Djamila Boupacha», a poursuivi M. Chikhi, mettant l'accent sur le rôle pivot du collectif de défense du FLN depuis 1956 dans les tribunaux militaires et civils français pour défendre et accompagner les militants et les moudjahidine poursuivis». «Plusieurs de ces avocats ont été emprisonnés, torturés ou assassinés», a-t-il regretté. Cette halte a été organisée en présence du conseiller à la présidence de la République chargé des questions sécuritaires et militaires, Abdelaziz Medjahed, du ministre des Moudjahidine et des Ayant-droits, Tayeb Zitouni et nombre de personnalités nationales. «Nous souhaitons à travers cette halte rendre hommage à Gisèle Halimi et le collectif d'avocats ayant combattu, à leur manière, le colonialisme français en France», a dit M. Chikhi. «Cette initiative intervient dans le cadre de la mission que le Président de la République m'avait assignée, à savoir la collecte des archives pour procéder à l'écriture de l'histoire et reconstituer le dossier de la mémoire nationale», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Cette halte, première du genre, sera prochainement suivie par une conférence pour dévoiler le programme de la mémoire nationale et les secteurs concernés à mobiliser». Intervenant lors de cette rencontre, le bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Sellini a affirmé que l'hommage à Gisèle Halimi «relève des obligations de la nation envers ceux qui l'ont servi et se sont sacrifiés pour faire valoir ses droits nationaux et individuels dans chaque étape et page de l'histoire de ce pays, y compris celle des avocats du FLN». Me Sellini a rappelé que la regrettée a été emprisonnée, la qualifiant de «militante qui a affronté le colonisateur, son nom a souvent été associé à celui de la moudjahida, Djamila Boupacha dont elle était l'avocate». Il a, d'autre part, saisi l'occasion pour saluer la position du Président Tebboune a l'égard de Gisèle Halimi et tous les avocats du FLN, affirmant que cette position «reflète les valeurs et principes de gratitude de l'Algérie et de son peuple», a-t-il ajouté. «Il était de notre devoir en tant qu'avocats de rendre hommage à ces avocats et de nous enorgueillir de leurs apports et contributions durant la Glorieuse guerre de libération nationale en faveur de l'Algérie», a souligné Me Sellini, rappelant avoir institué le 23 mars 2004 une médaille en hommage aux avocats du FLN, et décrété cette date Journée nationale des avocats, en commémoration de l'anniversaire d'assassinat de Ali Boumendjel, un symbole des avocats martyrs. Il a appelé, en outre, Amokrane Abdelaziz, en tant qu'historien et chercheur spécialisé dans l'histoire de la Révolution nationale à rassembler les archives des procès relatifs au mouvement national et aux militants de la Révolution, actuellement réparties, selon lui, à travers plusieurs juridictions. «Nous proposons la collecte de ces archives par souci de préserver la mémoire nationale, et de les mettre à la disposition des chercheurs et historiens». M. Chikhi avait exprimé «la consternation de l'Algérie», suite aux explosions ayant secoué, mardi, le Liban et souhaité «qu'il puisse surmonter cette situation dans les plus brefs délais».