Dans son allocution, mardi, lors de la réunion, en visioconférence, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) au niveau des chefs d'Etats et de Gouvernements, le Président Abdelmadjid Tebboune a appelé «l'Afrique, qui a vaincu l'occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois, et qui est venue à bout de l'Apartheid», à « en finir avec le dernier foyer colonial», au Sahara occidental. Pour le Président Abdelmadjid Tebboune «l'occasion nous est donnée aujourd'hui d'examiner la situation grave au Sahara occidental avec l'espoir de voir nos délibérations aboutir à des mesures concrètes et efficaces pour cristalliser une solution durable à ce conflit, qui n'a que trop duré mais qui ne saurait avoir de délais de prescription». Rappelant la position constante de l'Algérie vis-à-vis de la cause de décolonisation au Sahara occidental, le président de la République a appelé à la coordination des efforts et à l'action pour mettre fin à la crise au Sahara occidental, dernière colonie dans le Continent. «L'échec du cessez-le-feu suite à la violation d'un accord en vigueur depuis 1991 et l'escalade dangereuse que connaît le conflit au Sahara occidental n'est que la résultante de décennies de politique de blocage et de ralentissement systématiques des Plans de règlement, de contournement du processus de négociations et de tentatives récurrentes d'imposer le fait accompli dans le territoire d'un Etat membre fondateur de l'UA», a fait observer le Président Tebboune dans son allocution. A ce propos, il a mis en avant la nécessité impérieuse de mettre fin à ce conflit, préconisant le retour aux principes fondateurs de l'Organisation continentale, notamment les dispositions de l'article 4 de l'Acte constitutif de l'UA sur le respect des frontières héritées à l'indépendance. Le débat entre les chefs des 15 Etats membres du CPS, à la lumière des développements et des graves dépassements enregistrés dans les territoires sahraouis occupés, a été l'occasion de rappeler les références historiques et juridiques relatives à la question sahraouie et de réaffirmer l'impératif de redynamiser et renforcer le rôle de l'UA pour mettre fin aux résidus du colonialisme dans le continent. Les intervenants ont exprimé leur profonde préoccupation face à la reprise des hostilités entre les deux Etats membres de l'UA, condamnant la violation par la partie marocaine de l'accord de cessez-le-feu et les graves atteintes aux droits humains dans les territoires sahraouis occupés ainsi que l'exploitation illégale des richesses naturelles du peuple sahraoui. Les délibérations entre les dirigeants africains ont conclu à une série de dispositions et mesures susceptibles d'insuffler une dynamique aux efforts de l'UA dans le règlement de la cause sahraouie. Ainsi, les deux parties en conflit ont été appelées à un retour rapide à la table de négociations en vue de la cristallisation d'une solution politique et pacifique sur la base des dispositions de l'article 4 de l'Acte constitutif de l'UA. Il a été souligné, à ce propos, que la décolonisation du Sahara occidental doit être envisagée en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance. Le rôle du CPS dans le suivi de la question sahraouie a été mis en avant à travers la tenue d'au moins deux sommets par an en vue de suivre les développements du dossier et réactiver le rôle du Haut représentant de l'UA chargé de la question du Sahara occidental, qui aura pour mission d'établir des contacts avec les deux parties en conflit. Les dirigeants africains ont convenu, en outre, de l'activation du rôle de la Commission de Haut niveau des chefs d'Etats et de gouvernements sur la question du Sahara occidental et la consultation du Conseiller juridique de l'UA sur les «consulats» ouverts dans les territoires occupés. Par ailleurs, la Commission a été chargée de prendre les mesures adéquates pour la réouverture du bureau de l'UA dans la ville de Laâyoune occupée en vue de lui permettre de s'acquitter de son rôle. Un appel a été lancé pour l'accélération de la nomination d'un Représentant personnel du SG de l'ONU et la relance du processus politique du règlement du conflit au Sahara occidental. Le Président Tebboune a pris part à cette réunion, à l'invitation de son homologue kenyan, Uhuru Kenyatta, en sa qualité de président du CPS pour le mois en cours.