Les Algériens sont à la traîne dans l'utilisation des fintech (la technologie financière), alors que de plus en plus d'opérateurs économiques sont séduits par l'utilisation des services proposés par ce mode de paiement «sans couture». Intégrer l'utilisation du paiement électronique dans les habitudes des consommateurs et fournisseurs algériens devient inévitable et indispensable pour accélérer la transition vers les nouveaux moyens de paiement. Pour parvenir à un service performant et sécurisé, la modernisation du réseau bancaire est inéluctable et indispensable pour développer l'e-paiement et l'inclusion financière. Un projet déjà en marche et les autorités redessinent d'ores et déjà le nouvel écosystème bancaire et la nouvelle architecture des systèmes informatiques des banques publiques, à la traîne. La Banque Nationale d'Algérie (BNA) tente de prendre les devants et de pénétrer le marché des technologies financières. Elle vient de lancer, officiellement, «la première application de paiement mobile sans contact en Algérie, qui se base sur des codes-barres intelligents «QR CODE». Un nouveau pas important vers la transformation digitale avérée des banques nationales. Ce service innovant, baptisé «Wimpay-BNA», est destiné aux particuliers, professionnels, et aux commerçants, accessible sur un Smartphone 24h/24h et 7j/7j, n'importe où, y compris depuis l'étranger pour des transferts en dinar vers un autre utilisateur de l'application», selon les explications du ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, qui espère voir cette application se généraliser à d'autres domaines. Avant la BNA, Algérie Poste avait lancé au mois d'août 2020, un nouveau service de paiement électronique, appelé «Barid Pay» via «QR CODE», adressé, seulement, aux détenteurs de la carte «Ed Dahabia», lancée en 2017. La mise en place de ces services de paiement en ligne signe le début de la transition technologique tant attendue dans le pays. L'arrivée de la crise sanitaire du Covid-19 et le dispositif du confinement imposé par les autorités a contraint le consommateur algérien à utiliser les services de paiement en ligne, mais aussi le e-commerce, notamment, informel. L'intérêt porté à la vente en ligne par le consommateur a conduit les pouvoirs publics à réfléchir sur le moyen adéquat pour intégrer l'argent informel dans le circuit bancaire. Dès la fin de l'année en cours, l'utilisation des terminaux de paiement électronique (TPE) deviendra obligatoire pour les commerçants. Cette instruction s'inscrit dans le cadre du développement du E-commerce et du E-paiement, mais surtout dans l'objectif de développer la monétique et la lutte contre la thésaurisation et l'informel. Une fois, le service mis en place, il reste à séduire ou convaincre les consommateurs d'adopter ce mode de paiement à la place du cash. En Algérie ce mode de paiement moderne bute, toujours, sur la faible adhésion des clients et des commerçants, méfiants quant à l'efficacité et la sécurisation des TPE. Cette crainte ou rejet de cette application est également, nourrie par l'illettrisme numérique et financier dans le pays et le manque d'implication des autorités auparavant. Mêmes intéressés par l'utilisation de cette application, les usagers restent sceptiques quant à la performance des réseaux de connexion et du débit qui demeurent problématiques. Ils craignent les blocages et les bugs qui peuvent survenir inopinément et impacter leur transaction en ligne. En absence de garantie, il serait difficile de convaincre les détenteurs de carte ou de Smartphones d'adopter cette pratique. Le lancement d'incubateurs, d'accélérateurs et l'augmentation du débit de la connexion internet ainsi que la numérisation des réseaux bancaires illustrent la volonté de l'Etat de s'adapter aux mutations technologiques et économiques internationales et répondre aux attentes des utilisateurs. L'offre de la BNA s'inscrit dans cette perspective et dynamique novatrice. «Elle offre aux clients de la BNA, de nombreuses fonctionnalités telles que les opérations de paiement via des codes-barres intelligents, les virements entre les utilisateurs de cette application, l'envoi d'une demande d'argent à un autre utilisateur, la gestion du budget et la consultation du solde et de l'historique des transactions. Pour les entreprises, l'application offre la possibilité d'accepter des opérations de paiement basées sur des codes-barres intelligents en recouvrement des prestations, de gérer les vendeurs et les points de ventes, et de consulter leurs activités», a expliqué le ministre qui est revenu, à l'occasion, sur les avantages du développement de la technologie financière et commerciale. «Cette solution contribuera à l'accélération de l'inclusion financière», a-t-il souligné en espérant voir généraliser et prospérer ce type d'initiatives.