« Sur les 1.200 exportateurs recensés, 1.150 font leurs premiers pas », ils sont en grande majorité inexpérimentés, estime Ali Bey Nasri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), qui appelle les pouvoirs publics à les accompagner. Il appelle à davantage de souplesse dans la réglementation des changes qui est, selon lui, le principal frein à l'exportation. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction, Ali Bey Nasri fait constater le décalage entre le discours et la réalité du terrain et appelle la Banque d'Algérie à davantage de « réactivité ». Pour le résident de l'Anexal, « les instructions, données par le président de la République le 18 août dernier lors de la présentation du Plan de relance économique, pour encourager les exportations ne sont pas traduites sur le terrain ». Le président de l'Anexal, qui a participé à l'élaboration de la Stratégie nationale de développement des exportations, craint que les recommandations transmises par les exportateurs ne soient pas écoutées. Il appelle la Banque d'Algérie à « plus de réactivité » et à lever les entraves à l'exportation telles que : l'interdiction faite aux entreprises algériennes d'établir des représentations à l'étranger et la pénalisation du non-rapatriement des devises. « Il faut qu'on comprenne définitivement que l'internationalisation d'une entreprise algérienne est un levier de croissance pour l'économie du pays », relève Ali Bey Nasri qui insiste : « Jusqu'à quand allons-nous interdire aux entreprises algériennes, qui ont atteint un certain stade de maturité, d'investir à l'étranger ? » Face à l'argument de la Banque d'Algérie sur la baisse des réserves de change, le président de l'Anexal réponds : « Nous avons demandé à ce que les opérateurs utilisent le compte devise de l'entreprise, pourquoi on ne le fait pas ? », questionne-t-il. Le président de l'Anexal trouve injustifié de faire planer sur leur tête la menace d'une accusation en pénal, qui assimile le risque de non-rapatriement des recettes d'exportations à une fuite de capitaux. L'expert propose d'extraire des poursuites judiciaires, les exportateurs assurés auprès de la Cagex. Le président de l'Anexal milite pour que « le développement des exportations comme source de devises soit inscrit, noir sur blanc, dans les missions de la Banque d'Algérie ». Il appelle également à réduire les dépenses du fret, libellées en devises puisque dominées par les armateurs étrangers. Ali Bey Nasri, s'étonne que la loi de Finances 2021 ait supprimé le compte d'affectation du Fond de soutien pour la promotion des exportations (Fspe). Il met en garde contre les effets négatifs de la réglementation des changes alors que l'Algérie s'engage dans la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Rappelons que l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) a publié un Guide destiné aux exportateurs.