Les 23 pays membres de la Déclaration de Coopération (Opep et ses alliés) ont décidé de rouvrir progressivement leurs vannes, à compter du mois de mai 2020. Ils se sont mis d'accord pour «augmenter leur niveau actuel de production de 350.000 barils par jour, en mai et juin, puis de 450.000 b/j en juillet». C'est ce qu'a déclaré, avant-hier, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, à l'APS à l'issue de la 15ème réunion ministérielle des pays de l'OPEP+, précisant que pour sa part «cette modification permettra une augmentation légère dans la production algérienne de 11.000 barils/jour en mai et juin et 14.000 barils/jour en juillet». Certes, le groupe Opep+ relève les niveaux de sa production, mais reste prudent car l'équilibre entre l'offre et la demande devra encore se resserrer durant les prochains mois, en raison de l'instabilité de la situation sanitaire et économique mondiale. Une décision motivée par la reprise de la demande structurelle, mais aussi par la campagne massive de vaccination anti-Covid-19, lancée au début de l'année en cours. Ce regain d'optimisme relève les prévisions de croissance de la demande du marché mondial. Depuis le début de l'année, le vent d'optimisme qui souffle sur les marchés pétroliers ne faiblit pas et l'alliance Opep+ compte profiter de la reprise des cours du pétrole et aborder les perspectives du secteur de l'investissement dans le domaine pétrolier, affecté, lourdement, par la crise sanitaire et économique mondiale. La décision de relever le volume de la production pétrolière à partir du mois de mai prochain va remonter le moral des grands industriels pétroliers et aider à compenser les lourdes pertes causées par la triple crise pétrolière, sanitaire et économique internationale. «Les participants ont convenu de modifier progressivement le niveau de la production durant les mois de mai, juin et juillet, où il sera procédé à l'augmentation de la production pour une quantité ne dépassant pas les 500.000 barils/jour par mois. Sur cette base, le volume de la baisse sera réduit à 6,5 millions de barils/ jour en mai, puis 6,2 millions de barils/jour en juin et 5,7 millions de barils/jour en juillet», a indiqué M. Arkab, qui s'est déjà exprimé, auparavant, sur la reprise progressive de la demande pétrolière au cours du deuxième trimestre 2021. Le redressement des prix de pétrole en hausse depuis plusieurs semaines est dû, particulièrement, au début de la campagne de vaccination anti-Covid-19 et aux engagements pris par le cartel Opep+ conduits par la Russie et l'Arabie saoudite qui se sont montrés plus complices que jamais pour soutenir les prix de l'or noir à la dérive depuis des mois. Une alliance bénéfique pour tous les pays membres qui tirent aujourd'hui profit de la hausse constante des prix. Ces derniers continuent leur ascension et s'approchent de plus en plus de l'équilibre. Au lendemain de l'annonce de la décision de l'Opep+, les prix de pétrole ont terminé dans le vert. Quant aux perspectives, ils demeurent neutres. Les investisseurs restent prudents et surveillent l'évolution du marché pétrolier qui pourrait être impacté par les récentes restrictions sanitaires prises par plusieurs pays du monde pour endiguer l'avancée de la pandémie du Coronavirus. Rassurés, les pays producteurs du pétrole n'hésitent pas à anticiper l'augmentation de leur production et rouvrent, comme déjà annoncé il y a un mois, les vannes du robinet de l'or noir. «La 28ème réunion du Comité a connu des débats fructueux où a permis d'évaluer l'état d'avancement des opérations de vaccination anti-Covid-19, passant de 2 % en mars à 7 % actuellement du total de la population mondiale, une avancée positive pour le marché pétrolier», a souligné M. Arkab, ajoutant qu'»à partir de juillet, ce sont donc environ 2 millions de barils par jour qui devraient s'ajouter sur les marchés. L'Opep+ souhaite rouvrir progressivement les vannes pour ne pas provoquer de choc de l'offre, ce qui semble avoir rassuré les opérateurs de marché puisque les cours de pétrole ont progressé d'environ 4% jeudi. «Bien que les pays membres du groupe informel Opep+ aient déjà sous-entendu, lors de leur dernière rencontre en février dernier, l'augmentation de leur niveau de production, les investisseurs et des experts dans le domaine ont été, plus ou moins, surpris. «Le bond de la demande à l'été, combiné avec le plan de l'OPEP+, pourrait pousser les stocks à la baisse et présenter un déficit en août, ce qui est favorable aux cours», a indiqué l'analyste Louise Dickson.