Malgré son important manque à gagner, estimé à 10 milliards de dollars jusqu'à fin septembre 2020 et la baisse de 41% de son chiffre d'affaires à l'exportation, le groupe national des Hydrocarbures Sonatrach résiste à la crise sanitaire (Covid-19) et financière qui persiste depuis plusieurs mois. Pour faire face à cette situation inconfortable, la compagnie a mis en place une nouvelle stratégie de développement dans l'objectif de préserver ses capacités de production et les dépenses du groupe et veut, à travers de nouveaux leviers d'investissements, encourager ses partenaires avec force à consolider leurs engagements communs. Pour atteindre ses objectifs, le Président-directeur général (P-dg) du groupe national des hydrocarbures, Toufik Hakkar, ne cesse de traquer les dépenses inutiles des différentes filiales du groupe et tente d'opérer la rationalisation des coûts en cette période financièrement délicate et inconfortable. Il a rappelé, lors d'une visite de travail et d'inspection de plusieurs projets industriels relevant des directions régionales de Hassi Messaoud et Haoud el Hamra, mercredi dernier, «la nécessité de rationaliser les dépenses au niveau des différentes infrastructures relevant du groupe, en sus de réduire les coûts de production». L'objectif ne consiste pas à réduire uniquement les niveaux de dépenses, mais surtout à maîtriser les coûts pour un meilleur pilotage des projets et gérer de façon plus réactive. Egalement valoriser toutes les potentialités humaines et naturelles devant contribuer à la diversification de ses sources de production de l'énergie. La Sonatrach tente de se rapprocher de l'équilibre du marché mondial, de plus en plus instable sous la pression du Covid-19 et économique internationale. La réouverture progressive des vannes des robinets de l'or noir ne signifie, aucunement, un retour rapide et faste à la vie normale. Le marché pétrolier mondial est toujours fragile en raison des mutations du virus et le ralentissement des campagnes de vaccination anti-Covid-19, ce qui risque de retarder la reprise des investissements dans le secteur énergétique qui impacte directement le marché financier. Pour éviter de nouvelles pertes, la Sonatrach veut rationaliser ses dépenses et optimiser sa gestion, qui lui fait défaut depuis des années. Conscient de ce défi et des enjeux actuels, M. Hakkar opte pour la précision dans ses actions et exige des responsables des différentes infrastructures de son groupe de manifester de la rigueur dans le pilotage budgétaires de leurs entités recommandant, à cet effet, la «rationalisation de leurs dépenses, en veillant à réduire les coûts de production, à moderniser les modes de gestion et à s'adapter aux défis du marché mondial de l'énergie». Cette démarche s'inscrit dans la recherche d'une nouvelle approche et tactique dans la poursuite de la mise en œuvre de sa stratégie de développement. Il est utile de rappeler que la Sonatrach a dû couper son budget de 50% pour riposter contre la crise du Covid-19 qui a affecté ses projets d'investissements en partenariat, mais aussi son activité commerciale. Pour attirer des investisseurs étrangers et lancer les projets en partenariat, la compagnie attend, aussi, la promulgation des textes d'application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, à la traîne depuis une année. Des textes indispensables pour développer le patrimoine pétrolier et gazier avec des partenaires étrangers et redynamiser l'industrie pétrochimique, au programme de son nouveau plan de développement, à court et à long terme. La Sonatrach compte mettre en œuvre un Plan d'investissement de 40 milliards de dollars à l'horizon 2025. Durant les cinq années à venir, le groupe public des hydrocarbures veut se réorganiser de manière plus réactive et potentiellement plus performante. Ce qui explique, l'intérêt que porte M. Hakkar à la compétence humaine, à la logistique et au transport dans la mise en œuvre de la nouvelle feuille de route du groupe. Il a réaffirmé, lors de cette visite, «l'importance de l'élément humain pour faire aboutir la stratégie de l'entreprise et souligner l'impératif de prendre soin des unités de production et d'assurer leur maintenance». Lors de son déplacement dans les wilayas du Sud, le premier responsable de la compagnie a inspecté «le complexe industriel Naïli Abdelhalim, où ils se sont enquis de l'état d'avancement des travaux au niveau de la station de pompage et d'injection du gaz dans la zone Nord, avant de se rendre au site abritant le projet de réalisation d'une quatrième unité de production de gaz de pétrole liquéfié (GPL) et de condensats pour s'enquérir du déroulement des travaux de ce projet qui permettra à l'avenir de traiter les gaz saturés provenant des gisements alentours de Hassi Messaoud», a indiqué dans un communiqué publié sur son compte officiel facebook.