L'Union africaine (UA) a appelé les Tchadiens à s'«entendre politiquement» et à «sortir leur pays des difficultés», deux semaines après le décès du président Idriss Déby Itno et la nomination d'un gouvernement de transition qui a promis des élections «libres et démocratiques» sous 18 mois. Composé de 40 ministres et secrétaires d'Etat, ce gouvernement a été nommé dimanche dernier et un ministère de la Réconciliation nationale et du Dialogue a vu le jour. Dans la foulée, le chef de la mission de l'Union africaine (UA), dépêchée depuis jeudi au Tchad, a déclaré que c'est «aux Tchadiens et aux Tchadiennes de sortir leur pays des difficultés», et que «les partenaires seront là pour aider mais il reviendra à eux de s'entendre politiquement». Cette mission a été chargée de discuter avec les nouvelles autorités tchadiennes de toutes les questions relatives à la situation au Tchad. Durant la mission, «nous avons discuté de beaucoup de sujets et notamment comment accompagner durant cette période difficile le Tchad», a déclaré lundi l'ambassadeur de Djibouti en Ethiopie, président du Conseil paix et sécurité de l'UA, Mohamed Idriss Farah. La mission doit quitter N'Djamena mercredi pour remettre dans la foulée son rapport au Conseil paix et sécurité de l'UA. Pour sa part, le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exprimé lundi, lors d'une réunion plénière de l'Assemblée générale de l'ONU,- qui a rendu hommage au défunt Idriss Déby Itno-, l'espoir que «dans les jours à venir, les Tchadiens seront en mesure de trouver, ensemble, un chemin consensuel et pacifique vers l'avenir». Dans le sillage, l'ancien président tchadien, Goukouni Weddeye, (1980 et 1982) a indiqué qu'«il n'y a pas d'autre solution» que de soutenir l'armée, appelant les Tchadiens à la réconciliation, pour «enterrer les querelles» et «mettre au devant l'intérêt supérieur» du pays. Il a également appelé à la tenue d'une «table ronde» avec «tous les acteurs tchadiens», notamment «avec les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT)», tandis que le gouvernement de transition avait promis de les éradiquer et qu'il n'y aurait «ni médiation ni négociation» avec eux. Afin de permettre aux autorités militaires en place d'organiser, comme elles l'ont promis, des élections «libres et démocratiques» sous 18 mois, M. Weddeye, a estimé que l'on ne peut pas considérer ces rebelles comme «des ennemis criminels, ni les rejeter», appelant, plutôt à «les associer». Pour mener à bien la phase transitoire, le Conseil militaire de transition (CMT), mis en place après le décès d'Idriss Deby et dirigé par le fils du défunt président, «a besoin de la participation active et inclusive de toutes les forces-vives. Aucune compétence n'est de trop», a déclaré pour sa part le président du Conseil militaire, Mahamat Idriss Déby, à l'issue d'une audience lundi avec une délégation du bureau exécutif du Conseil National de la Jeunesse du Tchad (CNJT), selon TchadInfos. Parallèlement, l'opposant tchadien, Saleh Kebzabo, a vu deux membres de son parti nommés dans le nouveau gouvernement de transition. Idriss Déby Itno avait succombé le 20 avril aux blessures reçues alors qu'il commandait son armée dans des combats contre des attaques rebelles dans le nord tchadien, avait annoncé le porte-parole de l'armée tchadienne, le général Azem Bermandoa Agouna.