L'Algérie a décidé la création d'une liste nationale des personnes et des entités terroristes. L'annonce en a été faite dans le communiqué du Conseil des ministres tenu dimanche sous la présidence du Président Abdelmadjid Tebboune. Il s'agit de renforcer le système juridique de lutte contre le terrorisme, pour mieux protéger les Algériens, leurs droits et libertés. L'Ordonnance du 8 juin 1966 portant code pénal a été modifiée dans ce sens. Il faut s'attendre à ce que Rachad et le MAK figurent sur cette la liste des personnes et des entités terroristes et soient traités comme telles. Les sanctions prévues comprennent l'interdiction de voyager, qui empêche les personnes inscrites sur la liste d'entrer sur le territoire ou de passer en transit par le territoire des Etats dont ils ne sont pas ressortissants. Aucun fonds, aucun avoir financier ni aucune ressource économique ne peut être mis directement ou indirectement à la disposition de ces personnes et entités. Le 18 mai dernier, le Haut Conseil de Sécurité, réuni sous la présidence du Président Tebboune, a décidé de classer ces deux mouvements sur la liste des organisations terroristes, en partant de leurs actes hostiles et subversifs commis pour déstabiliser le pays et attenter à sa sécurité. Dans son édition du mois de mai, la revue El Djeïch avait fustigé ces deux mouvements «qui s'allient aux ennemis de l'Algérie pour attenter à sa sécurité et à sa stabilité, en recrutant des mercenaires, en entraînant des traîtres et en les préparant à exécuter des opérations terroristes à l'intérieur du territoire national pour tuer des Algériens et détruire la Patrie». Le 25 avril dernier, un communiqué du ministère de la Défense nationale dévoilait une dangereuse conspiration ciblant l'Algérie, fomentée par le mouvement séparatiste MAK : «Dans la poursuite des investigations sécuritaires relatives à l'opération menée, la fin du mois de mars 2021, par les services de sécurité relevant du MDN, ayant permis le démantèlement d'une cellule criminelle composée de partisans du mouvement séparatiste ''MAK'', impliqués dans la planification d'attentats et d'actes criminels lors des marches et des rassemblements populaires dans plusieurs régions du pays, en sus de la saisie d'armes de guerre et d'explosifs destinés à l'exécution de ses plans criminels, une dangereuse conspiration ciblant le pays, fomentée par ledit mouvement a été dévoilée». Les graves aveux donnés par l'ex-membre du MAK, le dénommé H. Nouredine, aux services de sécurité, «ont révélé l'existence d'un plan criminel perfide visant à perpétrer ces attentats pour exploiter, ensuite, les images dans leurs campagnes subversives et implorer l'intervention étrangère dans les affaires internes du pays», avait précisé le MDN, ajoutant que «ce plan a levé le voile sur l'implication de plusieurs membres du mouvement séparatiste ''MAK'', ayant bénéficié d'entraînements au combat à l'étranger avec le financement et le soutien de pays étrangers». Rappelons que le mouvement «Rachad»a été fondée en 2007 en Europe et exerce ses activités depuis l'étranger; ses dirigeants vivent entre la Suisse et le Royaume-Uni. Le «Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie»(MAK), mouvement séparatiste, a été créé en 2002, et la plupart de ses dirigeants résident en France et agissent à partir de ce pays. Les experts ont noté que le ''MAK'' est en train d'installer la violence en Kabylie et qu'il doit être combattu par les moyens de droit pour protéger les populations. Depuis plusieurs mois, les observateurs algériens avaient noté l'activisme convergent des réseaux de la mouvance de l'ex-FIS regroupés au sein de Rachad et des réseaux du ''MAK'', tous deux reconnaissables à leurs slogans, qui cherchaient à partir de l'étranger où ils sont installés, à faire sortir le Hirak de sa démarche pacifique et à l'amener à une escalade dans la provocation, à travers notamment leurs slogans. Les agissements de ces mouvements ont été caractérisés par le Haut Conseil de Sécurité, comme des actes subversifs et de graves dérapages «émanant de milieux séparatistes et de mouvances illégales proches du terrorisme, qui exploitent les marches hebdomadaires». L'Algérie rejoint les autres pays et institutions internationales qui ont, depuis une vingtaine d'années pour certains, établi une liste nationale des personnes et des entités terroristes. Le Conseil de sécurité de l'ONU en avait ouvert la voie en 1999.