Voilà un fait nouveau qui défonce les portes de notre société. LE RACISME. «Un fait nouveau que personne ne connaît dans notre championnat de football», mais aujourd'hui, un groupuscule de supporters s'est organisé pour semer ce virus que l'Algérien vomit. Depuis quand, le racisme s'est fait une place dans le football national ? Qui veut lui assurer une place dans les espaces publics ? L'alerte est donnée. Nul ne peut ignorer que la lutte contre le racisme est un combat quotidien qui se gagne sur tous les terrains et qui est l'affaire de tous. Un club de football, ce n'est pas mettre 11 joueurs sur le terrain et gagner un match, c'est aussi une institution dans une communauté d'où les clubs ont un rôle social à jouer. Protégeons notre football De très graves incidents ont été enregistrés lors de la 24e journée du championnat national de Ligue 1, tant à Bechar qu'à Aïn M'lila. Des joueurs ont eu leur dose d'insultes. Insultes à caractère raciste. Sur sa page Facebook, le club du NC Magra a révélé que son attaquant Boubacar Haïnikoye Soumaïna a été victime d'insultes racistes durant la rencontre JS Saoura-NC Magra (1-0). «Nous dénonçons avec véhémence ces actes ignobles et apportons notre soutien au joueur Soumaïna», souligne le NC Magra. Prêté par le CRB au NC Magra durant cette saison, le joueur nigérien s'est plaint de traitements racistes. «Nous condamnons ces actes abjects qui n'ont rien à voir avec la culture des Algériens et affirmons notre soutien total et indéfectible à Soumaïna», a dénoncé également son club d'origine, le CRB, sur son site officiel. «Il est urgent de protéger notre football». La réaction intelligente du joueur visé «À tous ces supporteurs qui s'en sont pris à moi pour ma couleur de peau lors du match de ce soir contre la JS Saoura, je leur dis merci d'être une motivation supplémentaire pour moi. Eh oui ! Je suis Noir et j'en suis fier. Depuis que je suis dans ce beau pays, c'est la première fois que je vis des propos racistes, pourtant du CRB à NCM j'ai fait tous les stades, j'ai rencontré des belles personnes, merci pour l'amour et le soutien à chaque fois. Le racisme n'a pas sa place dans nos stades. Je remercie mes coéquipiers et toutes les personnes présentes au stade qui m'ont apporté leur soutien. Vive NC Magra.» Un autre match secoué par la même vague L'autre match ayant été marqué par ces actes de racisme, est celui qui avait opposé l'ASAM à la JSK. Des mots orduriers ont été prononcés en direction des joueurs kabyles. Ils ont été traités de «tous les noms d'oiseau à caractère raciste qu'il serait impossible de les retranscrire dans ces colonnes. Ce n'est pas la première fois que le stade d'Aïn M'lila connaît des incidents similaires», rapporte un de nos confrères dans son édition de ce mardi. La JSK, de son côté, condamne fermement ces actes. Le même scénario a été enregistré lors de la Coupe d'Algérie, la saison dernière, et c'est à ce moment que le président de la JSK a tenu à dénoncer : «À Aïn M'lila, nos supporters n'ont pas été bien traités par les locaux. Je condamne fermement les actes de racisme proférés par les supporters de l'ASAM. C'est malheureux d'en arriver là dans un même pays.» Il y a urgence ! Un travail au quotidien devra être mené et surtout accompagné d'enquêtes et de mesures disciplinaires quand des incidents surviennent et qui interviendraient dans les stades. Dans ce combat qui allie éducation et incitation à la haine, le football professionnel gagnerait à mener un travail de sensibilisation auprès du plus grand nombre. Et à ce titre, l'article 27 du code disciplinaire de la FAF prévoit que «si des joueurs, des dirigeants de clubs et des supporters font preuve de quelque façon que ce soit d'un comportement discriminatoire ou raciste, le club et les personnes incriminées encourent des sanctions sévères». 1re infraction : défalcation de trois points ; 2e infraction : défalcation de six points ; 3e infraction : relégation en division inférieure. Pour les matches où aucun point n'est attribué (matches de coupe, de barrage et d'appui), l'équipe du club concerné sera disqualifiée. «Reste à savoir si les arbitres et les délégués de match des deux rencontres JSS-NCM et ASAM-JSK ont mentionné ces faits gravissimes dans leurs rapports respectifs. Sans ces rapports, la commission de discipline ne peut pas agir pour sanctionner les clubs et les galeries fautives», fait remarquer, à sa juste valeur, un confrère. Après la violence, voici le racisme dans les stades qu'il faudrait vite étouffer avant sa propagation.