Un concert de musique brassant flamenco, châabi, folk et diwan, a été animé jeudi soir à Alger par le groupe «El Dey» devant un public nombreux, astreint au respect strict des mesures de prévention sanitaire contre la propagation du Coronavirus. Accueilli, sous l'égide du ministère de la Culture et des Arts, à la salle Ibn Zeydoun de l'Office Riadh El Feth (Oref), le concert a été organisé par l'Institut français d'Alger en collaboration avec l'Oref, à l'occasion de la fête internationale de la musique, célébrée le 21 juin de chaque année qui vise, entre autre, à établir des liens et des échanges entre les cultures du monde. Dans des atmosphères euphoriques, le groupe «El Dey» a rendu, près de deux heures durant, une douzaine de pièces, fusionnant plusieurs styles musicaux, à l'instar du diwane, le flamenco, le chaâbi, la samba, la salsa, le reggae entre autre, au plaisir d'un public conquis qui a savouré chaque instant du concert dans la délectation. Une belle fusion orchestrale animée par Samir Merabet au chant et à la guitare, Abraz Ahmed Dallel au chant et à la percussion, Najib Gammoura à la basse, Nazim Bakour à la guitare, Hassen Zemrani au saxophone, Mourad Bouafia à la percussion, Samy Feddag au clavier et Rabah Hadjal à la batterie, dont c'est le premier concert sur scène, a promené l'assistance dans une randonnée onirique à travers de belles variations modales et rythmiques qui ont rappelé la richesse et la diversité du patrimoine musical algérien. Dans une prestation de haute facture, le public a notamment apprécié entre autres pièces, «Babour El'Louh», «Ya ôchaq ezzine», «Man'wellich ellor», «Ana djazaïri», «El Bahdja», «Machi ghardi el youm» (paroles du regretté Kamel Messaoudi), «Edjrou liya ya ness», «Qarm ellil», «Ma b'ghat trouh», «Kahlet el âïn», «Ya bnet el bahdja» et l'incontournable «Meriouma ya bent el Houma», un des premiers succès du groupe. Sur des cadences et des arrangements ouverts sur la World Music, les instrumentistes ont brillé de maîtrise technique dans l'accompagnement et de virtuosité dans les solos, à travers de belles envolées phrastiques que le public à longtemps applaudi dans une ambiance de grands soirs. «C'est magnifique de retrouver le chemin des concerts après près de deux ans de confinement», a fait remarquer une jeune admiratrice du groupe «El Dey» qui part en tournée dans le cadre de la même manifestation, dès vendredi pour se produire, à Constantine, Annaba, Tlemcen et Oran. Créé en 2009 suite à la magie d'une rencontre entre des jeunes issus du même quartier d'Alger, Hussein Dey, le groupe «El Dey» a donné vie à un mélange des genres harmonieux, authentique dans ses contenus et moderne dans ses formes au service de la promotion et la sauvegarde du patrimoine musical algérien. A l'issue du concert, Samir Merabet a révélé à l'APS, la sortie imminente d'un nouveau single au titre de «Kan Maâkoum djat», à travers lequel le groupe «El Dey» rend hommage au regretté Amar Ezzahi (1941-2016), un des maîtres de la chanson chaâbie.