Certes, le commun des citoyens dira qu'on est loin des images habituelles d'animation de veillée d'Aïd El Adha spécifique au sacrifice rituel du mouton. D'autant que ces images, malgré les risques sanitaires imposés par la circulation du virus Covid-19 du Corona devraient impérativement collées avec ce rendez-vous que nul du monde musulman, quel que soit son niveau de vie ne souhaite rater. Mais tout de même ils sont nombreux à ne pas voir uniquement l'aspect prohibitif des prix que les vendeurs des bêtes destinés à cet événement appliquent en cette occasion. C'est le cas de le dire au vu de l'animation qui caractérise les marchés à bestiaux devenus par la force des choses, quotidiens. Et lorsque ce sont majoritairement des spéculateurs qui animent ces marchés, il y a lieu de ne pas s'étonner de voir les abords des routes urbaines et rurales mêmes celles aux confins des communes faisant partie de la liste des zones d'ombre être envahis par des centaines d'acheteurs dont les revendeurs–spéculateurs. Le nombre de ces derniers a triplé et même dans certains cas quintuplés à l'approche du jour «j». Ils viennent de très loin avec pour objectif de gagner le maximum en spéculant et liquider rapidement leur troupeau en évitant le maximum de pertes. Notamment dans les régions connues pour être spécialisées dans l'élevage ovin. Elles ont été prises d'assaut par les revendeurs qui exploitent la moindre information en matière de hausse des prix des aliments du bétail pour imposer leur loi. Ils n'ont pas attendu le bon vouloir de l'Algérienne des viandes rouges (Alviar) pour se lancer dans la spéculation sur les prix des bêtes et tout autre produit (aliments du bétail, cordon, citerne d'eau...). Cette entreprise d'Etat a publié les tarifs appelés à être mis en application au niveau national. C'est le directeur les études et de développement au niveau de l'entreprise, en charge de l'information, Ziani Ali. Il a rendu public le «processus de vente de bétail de l'Aïd Al-Adha qui débutera au niveau des entrepôts de la compagnie algérienne des viandes rouges, à partir de ce dernier vendredi pour durer jusqu'à la veille de l'Aïd Al-Adha au niveau national. Les prix varieront de 32 à 60 mille dinars», a-t-il précisé en citant les sites de ventes que sont : Birtouta, El Bouni (Annaba), Es Sania (Oran) Béjaïa et Mazraat Si Antar dans la wilaya de Médéa. La même source a confirmé le fait que plus de 2.000 bêtes ont été réceptionnées par sa direction pour être mises en vente dans le quartier de Baba Ali dans la commune de Birtouta. Il reste tout de même que, selon les échanges d'avis, beaucoup de familles seront privées du sacrifice Ajouté aux grands risques de contamination des familles par le Corona, il y a la crise économique propagée par ce virus. Grands ou petits, riches ou pauvres, même s'il est question de vaccin anti-Covid, les chefs de famille se posent des questions. Même les mosquées sont de la partie avec des imams des mosquées où l'on n'hésite pas à passer de longs moments d'explication et de sensibilisation des uns et des autres sur la nécessité de respecter les règles du confinement même s'il est dit que tous les bovins commercialisés sont en parfaite santé. L'on a précisé que cet aspect a été confirmé par un certificat délivré par les services vétérinaires de la wilaya en charge du troupeau. Ali Ziani, le représentant de l'entreprise a même précisé que l'acheteur peut effectuer le sacrifice dans les écuries de l'entreprise jusqu'à le nuit précédant le matin du sacrifice de l'Aïd. Là aussi, il est prévu d'une contrepartie d'une somme de 500 DA. Il est dit que l'entreprise fournira un service d'abattage «gratuit» pour ceux qui le souhaitent avec la mise en place d'un suivi vétérinaire avant et après abattage. Dans le cas où il est constaté que les entrailles du mouton ne sont pas indemnes de toute infection, le vétérinaire ordonnera l'interdiction de son exploitation et procèdera à son élimination. Il reste tout de même que les appréhensions des chefs de famille sont grandes. Du côté des spéculateurs, leur présence est assidue chaque jour. Ils ne laissent rien passer pour éviter que la demande ou l'offre ne s'installe. Sans pitié, ils s'arrogent de droit tout chargement d'ovins pour imposer leur loi. Ce qui a donné depuis hier, une certaine fébrilité au marché de gros des bovins. Pour l'heure les six points de vente régis par l'entreprise sont maîtrisés avec parfois, des acquisitions de têtes de bovins par des groupes de familles et des voisins de quartiers qui trouvent en cette initiative la capacité de répondre aux obligations de cette fête religieuse qu'est l'Aïd El-Adha en cotisant pour cette acquisition.